L’Union Africaine (3ème)

INTRODUCTION

Dès les premières luttes pour l’indépendance, les États africains ont ressenti le besoin de coopérer et de s’unir pour relever des défis communs. C’est dans cette optique que l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) fut créée en 1963. Toutefois, au fil des décennies et face à des réalités politiques, économiques et sécuritaires en constante évolution, le projet d’intégration s’est transformé pour donner naissance, en 2002, à l’Union africaine (UA).   

Comment est née l’UA ?

Comment fonctionne-t-elle ?

Quel est le bilan de ses actions ? 

I/  LA CREATION DE L’UA

1 – Les étapes de la création de l’UA

L’OUA a été créée le 25 mai 1963 à Addis-Abeba (Éthiopie) par 32 États africains nouvellement indépendants. Son objectif principal était de soutenir les mouvements de libération et de promouvoir l’unité africaine. Cependant, l’OUA a été critiquée pour son manque d’efficacité dans la résolution des conflits et la promotion du développement.

● La Déclaration de Syrte (1999)  

Le 9 septembre 1999, les dirigeants africains se sont réunis à Syrte (Libye). Le président Libyen Mouammar Kadhafi propose la création d’une nouvelle organisation plus forte et plus efficace.

● L’Acte Constitutif de l’UA (2000)

Le 11 juillet 2000, l’Acte Constitutif de l’Union Africaine a été adopté à Lomé (Togo). Ce document définit les objectifs, les principes et les structures de la nouvelle organisation.  

● Le Lancement de l’UA (2002)

L’Union Africaine a été officiellement lancée le 9 juillet 2002 à Durban (Afrique du Sud), lors du premier sommet de l’UA. Elle a remplacé l’OUA et a marqué le début d’une nouvelle ère pour l’Afrique. 

2 – Les objectifs et les principes de l’UA

a) Les objectifs de l’UA

L’UA a pour objectifs principaux :

Promouvoir l’unité et la solidarité africaines : L’UA cherche à renforcer les liens entre les pays africains et à promouvoir une identité africaine commune ;

Maintenir la paix et la sécurité : L’UA travaille à prévenir les conflits et à promouvoir la résolution pacifique des différends ;

Promouvoir le développement économique et social : L’UA vise à améliorer les conditions de vie en Afrique en luttant contre la pauvreté, la faim et les maladies ;

Protéger les droits de l’homme et la démocratie : L’UA défend les droits fondamentaux et encourage la bonne gouvernance.

b) Les principes de l’UA

Les principaux objectifs de l’UA sont : 

♦ L’égalité et la souveraineté de tous les Etats membres ;  

♦ Le Règlement pacifique des conflits ;

♦La non-ingérence d’un État membre dans les affaires intérieures d’un autre État membre ;

♦ Le respect des frontières ; 

♦La condamnation de l’impunité, des assassinats politiques, des actes de terrorisme;

Etc. 

II/  STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT DE L’UA

1 – Les principaux organes politiques

a) La Conférence de l’Union

La Conférence de l’Union est l’organe suprême de l’UA. Elle est composée des chefs d’État et de gouvernement des États membres et se réunit deux fois par an pour définir les politiques de l’organisation. Le président Angolais João Lourenço est l’actuel président en exercice de l’UA.

b) Le Conseil Exécutif

Le Conseil Exécutif est composé des ministres des Affaires étrangères des États membres. Il est chargé de préparer les décisions de la Conférence de l’Union.

c) La Commission de l’UA

La Commission est l’organe exécutif de l’UA. Elle représente l’Union et défend ses intérêts. Elle est dirigée par un Président et est chargée de mettre en œuvre les décisions de l’organisation. Le djiboutien Mahamoud Ali Youssouf est l’actuel président de la Commission.  

d) Le Parlement panafricain

Le Parlement panafricain est composé de 275 députés élus au sein des États de l’Union. Il sert d’organe délibérant de l’Union africaine. Il vise à renforcer la participation des citoyens africains dans les décisions politiques et économiques du continent. Le Parlement panafricain siège à Midrand, en Afrique du Sud.

e) Le Conseil de Paix et de Sécurité

Le CPS a été mis en place en 2004. Il a pour mission de prévenir et régler les conflits sur le continent. Il peut demander le déploiement de missions de maintien de la paix dans un Etat membre. 

2 – Les organes à caractère juridiques et judiciaires

a) La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CAFDHP) 

Cette Cour de Justice, basée à Arusha (Tanzanie), est l’organe judiciaire de l’UA. Elle règle les différends entre les États membres et interprète les traités de l’UA.  

b) La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP)

Sa mission est d’assurer le respect des droits de l’homme en Afrique À ce titre, elle mène des enquêtes sur les violations des droits de l’homme et adresse des rapports et recommandations aux États concernés et à la Conférence. Son siège est à Banjul, en Gambie.

c) La Commission de l’Union africaine pour le droit international (CUADI)

C’est un d’organe consultatif indépendant chargé d’étudier et de proposer les révisions des textes et traités de l’Union. 

3 – Les organes à caractère économique et financier

L’Acte constitutif a prévu la création de 3 importantes institutions financières dont le rôle est de mettre en œuvre l’intégration économique. Ces institutions sont en cours de création.

a) La Banque Centrale Africaine (BCA)  

Elle est chargée à terme, de la politique monétaire et de la création d’une monnaie commune dans le cadre du processus d’intégration régionale.  

b) La Banque Africaine d’Investissement (BAI)

La BAI a pour objectif d’accélérer l’intégration régionale des États membres de l’UA en apportant aussi une assistance technique et financière aux pays africains dans l’exécution de projets d’investissement. Elle s’occupe de promouvoir les activités d’investissement des secteurs publics et privés.

c) Le Fonds Monétaire Africain (FMA)  

Il a pour objectif principal de coordonner les politiques monétaires, d’encourager les mouvements de capitaux entre les États membres. 

III/  LE BILAN DES ACTIONS DE L’UA

1 – Les succès de l’UA

a) Sur le plan politique et militaire

L’UA a joué un rôle clé dans la résolution de conflits en Afrique en déployant des missions de paix comme la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM). 

Grâce à une diplomatie active, l’UA a facilité des dialogues entre des parties en conflit (au Togo, au Burundi etc.).

L’UA supervise le déroulement de processus électoraux en Afrique.

b) Sur le plan économique et social

L’UA apporte des aides humanitaires aux pays victimes de guerre et de catastrophes (au Soudan, en Éthiopie, en Somalie etc.) ; 

L’UA finance par le biais de la BAD, la construction d’infrastructures socio-économiques de base (écoles, routes, hôpitaux etc.) dans les Etats membres ;  

L’UA a adopté la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf), qui vise à stimuler le commerce intra-africain.  

2 – Les échecs de l’UA

a) Sur le plan politique et militaire

 L’UA fait face à des influences extérieures qui la fragilisent politiquement ;

L’UA n’a pas pu empêcher des conflits majeurs, comme la guerre en Libye (2011) et les crises au Sahel. 

L’UA n’arrive pas à lutter contre les mouvements terroristes dont souffrent plusieurs pays (Mali, Burkina Faso, Nigeria, Somalie…).

b) Les limites au plan économique et social

Le manque de ressources financières et de coordination limite l’efficacité des missions de paix ;

La corruption et la mauvaise gouvernance entravent le développement économique ;  

La faiblesse des échanges entre les États de l’Union qui est de 12% ;  

L’UA est impuissante face à la menace de la famine dans de nombreux Etats de l’Union (Nigeria, Tchad et dans la corne de l’Afrique). 

CONCLUSION

L’Union Africaine est une organisation essentielle pour l’unité et le développement de l’Afrique. Malgré ses défis, elle a accompli des progrès significatifs dans des domaines tels que la paix, la démocratie et le développement économique. Cependant, pour relever les défis, l’UA doit continuer à renforcer ses capacités, ses institutions et instruments mis en place.   

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