La révolution du Néolithique en Côte d’Ivoire

INTRODUCTION

Le Néolithique en Côte d’Ivoire est une période charnière qui s’étend entre -8000 et -1600 avant Jésus-Christ. Cette période majeure dans l’histoire ivoirienne a laissé des traces significatives à travers divers sites archéologiques et vestiges, témoignant de l’évolution culturelle, économique et sociale de ses habitants.

Quelles sont les communautés présentes sur le territoire ivoirien à cette longue période ?

Quelles sont les sites et vestiges laissées par ces communautés qui témoignent de leur existence ?

I- LES SITES ET VESTIGES DU NEOLITHIQUE IVOIRIEN

1-  Inventaire des sites et vestiges lithiques découverts en Côte d’Ivoire

Les vestiges lithiques sont des outils ou des éclats de pierre taillée laissés par les humains préhistoriques, qui permettent aux archéologues d’étudier leurs techniques et modes de vie. La Côte d’Ivoire abrite plusieurs sites et vestiges lithiques. On trouve de nombreux sites du Néolithique à Touba, à Séguéla, avec la présence des bifaces en quartz (burins, meules, grattoirs). A Korhogo, Niakaramandougou et à Ferkessédougou, on a découvert aussi des boules de pierres et des poteries minuscules. Des statuettes en pierres baptisées « les pierres de Gohitafla » pesant chacune 40 kg ont été découvertes à Bouaflé. Les haches polies ont été retrouvées à Loviguié (Agboville), à Toupa (Dabou) et à Divo. A Toumodi, à Dimbokro et aussi à Bouaké, des vestiges de galets, de burins, de meules, de polissoirs et de grattoirs en pierre ont été découverts.

2-  Inventaire des sites et vestiges d’amas coquillers

Un amas coquiller est un tas de coquilles et de restes alimentaires laissés par des groupes humains anciens, souvent près des côtes ou des rivières, qui aide les archéologues à comprendre leur mode de vie. Les amas coquillers sont plus nombreux sur le littoral Est de la Côte d’Ivoire. On a découvert d’importantes accumulations d’amas coquillers à Ehoussou (dans la bia) de 270 000 tonnes et à Avadivry (dans la lagune Ebrie) de 36 000 tonnes. Ils sont composés de coquillages, de tessons de céramique, des os d’animaux, des scories de fonte de fer et des outils lithiques notamment des grattoirs, des burins, des galets de quartz etc.

À Ehania-Krinjabo (Aboisso), à Songon-Dagbé en pays Ebrié, à Yaou en pays Abouré, à Lozoua en pays Dida, à Grand-Jack (Jacqueville) on a découvert d’impressionnants amas coquillers d’origine anthropique (fait par un être humain).

3-  Inventaire des sites et vestiges de métaux en fer

Des vestiges liés à la métallurgie du fer sont présents partout en Côte d’Ivoire. En zone de savane, de nombreux sites d’extraction de minerais et de production objets finis ont été mis à jour à Sikolo (Kong), à Koni (Korhogo), à Laffo (Bondoukou), à Touba et à Mankono. Ces vestiges sont constitués de hauts fourneaux et d’amas de scories.

Dans la zone forestière et pré forestière, plusieurs sites ont été découverts dans les villages de Kpébo, Assakra, Assafou (région de Toumodi), à Oumé, à Issia, à d’Assi koï (Adzopé). Ces vestiges comprennent les restes de fourneaux et de scories.   

II- LES TRANSFORMATIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES AU NEOLITHIQUE

1-  Une révolution économique

Le Néolithique ivoirien a été marqué par des changements significatifs dans les modes de subsistance. En plus des activités pratiquées au paléolithique (cueillette, chasse, pêche, ramassage), les hommes du néolithique adoptent de nouvelles activités. L’homme pratique l’agriculture et produit des cultures comme le sorgho, le petit mil, certaines variétés de riz; le fonio, l’igname, favorisant ainsi une alimentation plus stable. L’homme cultive aussi certaines variétés de coton.

Au Néolithique, l’homme domestique des espèces animales notamment les bovidés (les chèvres, les moutons, les bœufs). Cette pratique contribue à diversifier les sources de nourriture et à améliorer les moyens de transport et de labour. L’apparition d’outils agricoles spécialisés, comme les houes et les faucilles, a amélioré l’efficacité des pratiques agricoles, augmentant ainsi la production alimentaire.

Les échanges étaient essentiellement basés sur le troc.

2- Les changements au plan social

Les transformations économiques du Néolithique ont entraîné des changements sociaux notables. La stabilité alimentaire a conduit à la formation de chefferies, de villages et de tribus permanents. On assiste aux premières spécialisations des métiers (poterie et la métallurgie). Les découvertes d’objets de parure et de structures funéraires indiquent des pratiques culturelles par les hommes du Néolithique, reflétant des croyances artistique et spirituelle.

CONCLUSION

La diversité des sites archéologiques et la variété des vestiges attestent que le Néolithique ivoirien a été une période de transformations profondes, marquée par l’adoption de l’agriculture, la sédentarisation des hommes et l’émergence des premières communautés sociales. Ces découvertes enrichissent notre compréhension de la préhistoire en Côte d’Ivoire.

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