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INTRODUCTION
L’impérialisme désigne la politique menée par un État pour dominer un autre territoire, généralement dans le but d’en exploiter les ressources. L’impérialisme colonial européen en Afrique s’est accéléré à la fin du XIXe siècle, alors que les puissances européennes se lançaient dans une course pour conquérir et contrôler les territoires africains. C’est ainsi que le territoire de Côte d’Ivoire fut érigé en colonie française et exploité par cette puissance impérialiste.
Quelles sont les causes de l’impérialisme colonial ?
Quelles sont les étapes de la colonisation de la Côte d’Ivoire et quelles en seront les conséquences ?
I- L’IMPERIALISME COLONIAL EN AFRIQUE : CAUSES ET PROCESSUS
1- Les causes de l’impérialisme colonial en Afrique
a- Les principales causes
► Les causes économiques : L’Europe industrielle avait un besoin accru de matières premières comme le caoutchouc, le coton, l’or ou encore le bois, que l’on trouvait en abondance en Afrique. Ensuite, il y avait la volonté d’élargir les marchés pour écouler les produits européens. Les colonies devenaient des débouchés pour les industries européennes. Enfin, les Etats européens a recherchaient de nouvelles zones pour investir les capitaux obtenus pendant la révolution industrielle.
► b- Les causes politiques, militaires et stratégiques
Chaque grande puissance voulait asseoir sa supériorité et son prestige international en possédant des colonies ou en agrandissant leurs empires coloniaux pour montrer leur puissance.
L’installation de bases militaires et navales stratégiques dans les colonies permettrait de surveiller les grandes routes maritimes et commerciales mais également de bases pour les levées de troupes coloniales.
b- Les causes secondaires
► Les motifs démographiques : Les révolutions industrielles avec le développement de la médecine ont entraîné en Europe une forte croissance de la population. Face cette pression démographique, les États impérialistes cherchent de nouvelles terres d’asile pour le surplus de leurs populations.
► b- Les raisons humanitaires et scientifiques
La mission civilisatrice a été souvent invoquée comme justification morale à la conquête coloniale : les Européens estimaient avoir le devoir de « civiliser » les peuples d’Afrique en leur apportant leur culture, leur religion et leur système politique. Ils voulaient aussi leur apporter les bienfaits de la science et de la médecine moderne.
Au niveau scientifique, les États impérialistes d’Europe voulaient découvrir les peuples et régions encore inconnus d’Afrique, cartographier le continent, ses cours d’eau et ses principales routes commerciales.
2- Les stratégies de la conquête de l’Afrique
a- L’envoi d’explorateurs et de missionnaires
Les stratégies pour conquérir l’Afrique étaient multiples. Les explorateurs ont souvent ouvert la voie. Des figures comme Pierre Savorgnan de Brazza au Congo ou René Caillé à Tombouctou ont parcouru le continent pour cartographier les territoires inconnus des Européens. Ils étaient souvent suivis de missionnaires chrétiens, qui jouaient un rôle crucial dans la diffusion de l’influence européenne, sous couvert de la « mission civilisatrice ».
b- Le Congrès de Berlin : contexte et résolutions
L’un des moments clés de ce processus fut le Congrès de Berlin (15 novembre 1884 au 26 février 1885). Ce congrès, organisé par Otto von Bismarck, chancelier de l’Empire allemand, avait pour but d’éviter les conflits entre puissances européennes et de partager l’Afrique de manière pacifique. Les décisions issues de cette conférence sont :
– la liberté de commerce et de navigation sur le bassin du fleuve Congo et le fleuve Niger ;
– le territoire du Congo confié au roi Léopold II, roi des Belges ;
– la lutte contre l’esclavage ;
– la fixation de nouvelles règles de possession de territoires en Afrique : pour qu’une puissance puisse revendiquer un territoire, elle devait en assurer la colonisation concrète, c’est-à-dire y établir une administration et l’exploiter.
Le congrès de Berlin va entraîner la ruée coloniale vers l’Afrique, ainsi que le partage et la colonisation de l’Afrique
II- LA COLONISATION DE LA CÔTE D’IVOIRE : ETAPES ET EXPLOITATION
1- Les étapes de la colonisation de la Côte d’Ivoire
a- La pénétration pacifique
Elle s’est déroulée de 1893 à 1908. C’est la période de la grande diplomatie avec les chefs locaux et de la collaboration avec les populations ivoiriennes. Avec un effectif militaire réduit, les actions militaires de la métropole contre les populations locales étaient limitées.
Cette pénétration pacifique se fait sous le gouverneur Louis Gustave Binger. La France contrôle quelques cercles (Bassam, Indénié, Kong, Bondoukou etc.). Malgré les moyens pacifiques, la métropole n’arrive pas à pacifier la colonie surtout dans le centre et l’ouest où des affrontements éclatent.
b- La politique de la manière forte
Cette forme de conquête sera initiée par le gouverneur Gabriel Angoulvant de 1908 à 1920. Sa politique consistait à imposer l’autorité coloniale par la force aux populations locales. Des méthodes brutales suivantes sont utilisées :
– Emprisonnement, déportation ou exécution des chefs jugés rebelles ;
– Amendes et sanctions lourdes infligées aux populations
– Incendie des villages et campements
– Délocalisation des populations et leur regroupement aux abords des voies principales.
Par cette violente politique, Angoulvant réussit à soumettre les populations et à pacifier la colonie ivoirienne.
2- L’exploitation de la colonie
a- La mise en place de l’administration coloniale
Pour exploiter la colonie pacifiée, la France met en place une administration coloniale centralisée dite directe dans laquelle le pouvoir et la chaine de commandement sont entre les mains des colons.
Ce qui donne l’organigramme suivant : (voir support plus bas)
Lieutenant-Gouverneur de la colonie—–Commandants de cercles—–Chefs de subdivisions—–Chefs de cantons—–Chefs de villages.
Les chefs locaux sont des auxiliaires de l’administration coloniale française, ou des agents d’exécution.
b- Les domaines d’exploitation et les moyens de financement
L’exploitation économique de la colonie va reposer sur :
– les produits agricoles (café, cacao, huile et amande de palme, banane douce, caoutchouc sauvage, coton…) ;
– les produits miniers (or et diamant) ;
– l’exploitation du bois de grume ;
– les Compagnies Commerciales chargées de se procurer des matières premières à bas prix et de vendre aux populations les produits européens (CFAO PEYRISSAC etc.)
III- LA COLONISATION DE LA CÔTE D’IVOIRE : RESISTANCES ET CONSEQUENCES
1- Les résistances à la colonisation
Face aux exactions de la conquête coloniale et l’exploitation de la colonie, les populations ivoiriennes vont opposer des résistances. Elles sont de deux formes :
a- La résistance passive
Elle se manifeste par :
– Le boycott de la monnaie et des cultures européennes
– Le refus de travailler dans les plantations coloniales
– La désobéissance civile
– L’exode vers des territoires comme le Ghana, le Libéria …
b- La résistance active
Elle se manifeste par :
– Des affrontements directs avec des troupes de l’administration coloniale
– La destruction et le sabotage des infrastructures (routes, ponts, chemin de fer, postes administratifs…)
– L’assassinat des colons avec l’exemple Rubino dans le département d’Agboville.
2- Les conséquences de la colonisation
a- Les conséquences positives
Bien que la colonisation ait été une période difficile pour les populations locales, certains aspects positifs peuvent être mis en avant.
-La création des infrastructures sociales et économiques (routes, ponts, ports, wharfs, écoles, hôpitaux, marchés, maisons de commerce….) ;
-Introduction de nouvelles cultures commerciales : café, cacao, coton etc. ;
-L’instruction des jeunes ivoiriens avec le développement de l’alphabétisation ;
-La création des villes ;
-L’apparition de nouvelles classes sociales (les commerçants, commis,…).
b- Les conséquences négatives
Les conséquences négatives de la colonisation sont nombreuses.
-Les abus de la colonisation par le paiement de l’impôt de capitation, le travail forcé, les corvées, les prestations gratuites ;
-Le délaissement des cultures vivrières au profit des cultures d’exportation (café, cacao, coton…) ;
– La surexploitation des richesses naturelles : terres, bois, or, diamant ….;
-Le bouleversement des systèmes politiques traditionnels (les chefferies, royaumes);
-La perte des valeurs culturelles (Acculturation) des populations indigènes : habillement, langue, habitat, valeur morale.
CONCLUSION
Le mouvement impérialiste vers l’Afrique au XIXème siècle a ouvert la voie à la colonisation de l’Afrique et plus particulièrement celle de la Côte d’Ivoire. La colonisation a profondément transformé la Côte d’Ivoire sur les plans politique, économique et social. Si certains aspects peuvent être considérés comme des avancées, les conséquences négatives de cette période ont laissé une empreinte durable qui continue de marquer le pays aujourd’hui.
4 réflexions au sujet de « Le mouvement impérialiste et la colonisation en Côte d’Ivoire »
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