La place de l’Afrique dans la mondialisation

INTRODUCTION

La mondialisation est un processus de mise en relation des économies nationales, formant ainsi un marché mondial. Elle bouleverse l’organisation économique et sociale de notre planète en créant des opportunités considérables mais également des défis majeurs, notamment pour les pays en développement comme ceux du continent africain.

Quels sont les facteurs de la mondialisation et comment fonctionne-t-elle ?

Quelle place occupe le continent africain dans ce phénomène ?

Quels sont les défis auxquels l’Afrique est confrontée dans la mondialisation et quelles solutions envisager face à ces défis ? 

I/  FACTEURS ET FONCTIONNEMENT DE LA MONDIALISATION

1 – Les principaux facteurs de la mondialisation

a) Les facteurs historiques de la mondialisation

La mondialisation trouve ses origines dans des périodes historiques.

Les grandes découvertes (XVe et XVIe siècles) : L’exploration des continents par les Européens a permis les premiers échanges de biens entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques.

La révolution industrielle (XVIIIe et XIXe siècles) : L’émergence des machines et des transports modernes (bateaux à vapeur, chemins de fer) a intensifié le commerce international en réduisant les distances et les délais.

L’ère contemporaine : Depuis la seconde moitié du XXe siècle, l’amélioration des moyens de transport et de la logistique (avions, camions poids lourds, cargos et porte-conteneurs etc.) ont accéléré les échanges commerciaux à l’échelle internationale. L’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) comme Internet et les plateformes numériques ont révolutionné le commerce électronique et les modes d’échange.  

b) La libéralisation des échanges

Elle a été facilité à l’échelle mondiale par le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) signé en 1947 et remplacé par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1995. Cette libéralisation des échanges permet la réduction des droits de douane dans le commerce, la limitation des mesures protectionnistes, la promotion des échanges inter et intra régionaux, le contrôle des échanges internationaux. 

2 – Le fonctionnement de la mondialisation

a) Les principaux acteurs de la mondialisation

● Les Gouvernements (Etats)

Les gouvernements jouent un rôle clé dans la régulation des échanges internationaux. Ils signent des accords commerciaux, créent des regroupements économiques régionaux (UE, Mercosur, Cedeao). Les Etats établissent des politiques douanières et investissent dans les infrastructures (routes, aéroports, ports etc.) nécessaires pour faciliter le commerce. Les Etats créent des zones franches qui sont des zones géographiques qui offrent des avantages fiscaux et attirent les investisseurs. 

● Les Firmes Transnationales (FTN) ou Firmes Multinationales (FMN)   

Ce sont de géantes entreprises qui produisent et vendent des biens et services dans plusieurs pays et jouent un rôle majeur dans la mondialisation. Elles investissent dans des projets à l’étranger, créent des emplois et stimulent l’économie mondiale.

– Téléphonie mobile : Orange, Moov, MTN.

– Sociétés énergétiques : Total Energies, Shell,  

– Brasserie : Coca-Cola, Heineken.

– Construction automobile : Toyota, Kia,

– Electroménagers : Samsung, LG

– Informatique : Microsoft, Google, etc.

● Les institutions internationales

Elles facilitent et régulent la mondialisation. Parmi elles, on trouve :

o   Organisation Mondiale du Commerce (OMC) : facilite les négociations commerciales entre les pays et résout les différends commerciaux

o   Fonds Monétaire International (FMI) et Banque mondiale : qui financent les échanges internationaux et fournissent des financements aux pays en développement.

La société civile et les ONG : Elles jouent un rôle clé en veillant à ce que la mondialisation profite à tous en protégeant les droits de l’homme, en encourageant le développement durable et la promotion d’une mondialisation respectueuse de l’environnement. Nous pouvons citer entre autres :

Oxfam International mène des campagnes pour promouvoir des politiques commerciales équitables, lutter contre l’évasion fiscale des multinationales et soutenir les petits producteurs agricoles.

Greenpeace qui est une ONG environnementale qui lutte contre les changements climatiques, la déforestation et la pollution.

Transparency International qui est une ONG qui lutte contre la corruption à l’échelle mondiale.

b) L’explosion des flux

La mondialisation est un processus qui implique l’intensification des échanges et se manifeste à travers différents types de flux. Les Etats-Unis d’Amérique, l’UE et le Japon qui constituent la Triade forment avec la Chine les principaux pôles des flux de la mondialisation (plus de 80%).

● Les flux de marchandises

Les flux de marchandises représentent l’échange de biens matériels entre les pays.

Les produits manufacturés représentent 70% des échanges

Les produits énergétiques pétroliers et gaziers représentent 20% des échanges

Les produits agricoles représentent 10% des échanges.

En 2022, le commerce mondial de marchandises a atteint 25 300 milliards de dollars (OMC).

● Les flux humains

Les flux humains concernent les déplacements de personnes à travers le monde, qu’ils soient temporaires (tourisme, travail saisonnier) ou permanents (migrations). En 2023, le nombre total de migrants internationaux est estimé à 281 millions, soit 3,6 % de la population mondiale (ONU) alors que le nombre de touristes internationaux a atteint 1,3 milliard de personnes.

● Les flux financiers

Les flux financiers désignent les mouvements de capitaux entre les pays, qu’il s’agisse d’investissements ou de prêts. En 2022, les flux mondiaux d’Investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 1 580 milliards de dollars. La capitalisation boursière mondiale a atteint 110 000 milliards de dollars en 2023 (source Statista).

● Les flux d’informations

Les flux d’informations concernent la circulation des données, des connaissances et des idées à travers le monde, facilités par les technologies de l’information et de la communication (TIC). En 2023, 5,16 milliards de personnes utilisent Internet, soit 64,4 % de la population mondiale (source Statista) et 4,9 milliards de personnes utilisent les réseaux sociaux, soit 60 % de la population mondiale (source DataReportal). 

II/  L’AFRIQUE DANS LA MONDIALISATION

1 – Une place marginale dans le commerce mondial

Dans les échanges internationaux, l’Afrique représente une part modeste. En 2023, le continent ne contribuait qu’à environ 3 % du commerce mondial, malgré sa richesse en ressources naturelles. Cette faible part s’explique par une économie dominée par l’exportation de matières premières, notamment les minerais, les hydrocarbures et les produits agricoles.  

Cette situation expose l’Afrique aux fluctuations des prix des matières premières, limitant ainsi ses bénéfices dans les échanges mondiaux. Cependant, elle importe des produits manufacturés à forte valeur ajoutée, accentuant sa dépendance aux économies extérieures.

2 – Les opportunités offertes par la mondialisation

Avec ses impressionnantes potentialités naturelles et sa population jeune, gage d’une main d’œuvre dynamique, la mondialisation offre des opportunités pour l’Afrique :

● Attractivité pour les investissements étrangers : l’Afrique attire de plus en plus les investisseurs étrangers. Plusieurs entreprises occidentales et asiatiques délocalisent sur le continent africain, favorisant le transférer des technologies et des compétences aux travailleurs locaux.

● Développement des infrastructures : A titre d’exemple, le projet de la Nouvelle Route de la Soie, piloté par la Chine, a permis la construction de ports modernes, de chemins de fer et d’autoroutes et diverses infrastructures socioéconomiques dans plusieurs pays africains.

Nouvelles Technologies : l’essor des plateformes numériques, des moyens de paiement mobiles, la digitalisation des services, les véhicules connectés, les livraisons express etc. constituent de réelles opportunités pour l’Afrique d’accélérer son intégration dans le processus de la mondialisation.

● Création de marchés communs : La mise en place de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) depuis 2021, permettra de créer un marché commun pour les 54 États africains et d’augmenter les échanges intra-africains. Le renforcement des partenariats économiques bilatéraux et multilatéraux entre les pays africains et d’autres blocs économiques régionaux (UE/CEDEAO) facilite les échanges commerciaux

III/  LES OBSTACLES DE LA MONDIALISATION POUR L’AFRIQUE ET SOLUTIONS POSSIBLES

1 – Les difficultés d’intégration de l’Afrique dans la mondialisation

● Barrières à l’éducation et à la formation : Seulement 42 % des jeunes Africains achèvent l’école secondaire, ce qui limite l’accès à des emplois qualifiés dans un marché mondial.

Infrastructures insuffisantes : Moins de 40 % des Africains ont accès à l’électricité. Les routes et ports sont insuffisants et dégradés, ce qui entrave les échanges commerciaux.

Faible industrialisation : L’absence de transformation locale des matières premières réduit les profits et empêche la création d’emplois.

Dépendance aux variations des prix : Les économies africaines restent vulnérables à la baisse des prix des matières premières sur le marché mondial.

● Faiblesse technologique : Le taux de pénétration d’internet en Afrique est de 43 %, bien en dessous de la moyenne mondiale de 66 %. Le coût encore élevé des connexions internet et des appareils informatiques constituent un obstacle pour l’Afrique dans la mondialisation.

L’instabilité sociopolitique : Les crises et conflits sociopolitiques récurrents en Afrique ainsi que la fragilité des institutions, de l’état de droit et des libertés individuelles, la mauvaise gouvernance etc. sont des facteurs qui freinent l’engagement efficace de l’Afrique dans la mondialisation.  

2 – Des solutions pour améliorer la place de l’Afrique dans la mondialisation

Pour surmonter ces obstacles, plusieurs actions sont nécessaires :

Investir dans le développement du capital humain à travers l’éducation et la formation pour une main d’œuvre dynamique ;

Investir dans la construction des infrastructures de communication et de télécommunication ;

Accélérer le processus d’industrialisation de l’Afrique pour transformer localement ses propres produits et capter la valeur-ajoutée ;

Accélérer la transition numérique par la réduction des coûts des connexions internet et des appareils informatiques.

Stabiliser le continent africain au niveau sociopolitique, promouvoir l’état de droit, les libertés individuelles et les capacités des institutions politiques ainsi que la bonne gouvernance;

CONCLUSION

L’Afrique, bien qu’à la traine dans la mondialisation, possède un potentiel immense et des opportunités importantes pour accélérer son intégration de ce phénomène mondial. Pour devenir un acteur majeur des échanges internationaux, le continent doit surmonter plusieurs obstacles, investir dans les infrastructures, promouvoir la bonne gouvernance et diversifier son économie.

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