Le milieu tropical ivoirien

INTRODUCTION

Le milieu tropical ivoirien est le deuxième milieu biogéographique de la Côte d’Ivoire. Il est situé dans la moitié nord du pays, au-dessus du V baoulé entre le 8èmedegré et le 10° de latitude Nord. Ce milieu est essentiel pour le développement économique de la Côte d’Ivoire bien que confronté à des défis environnementaux et humains majeurs.

Quelles sont les traits caractéristiques naturels du milieu tropical ivoirien ?

Quelle est la composition démographique de ce milieu ?

Quel est l’apport de ce milieu au développement économique du pays ?

I/  UN MILIEU NATUREL ASSEZ CONTRAIGNANT 

1 – Un relief de plateaux étagés

Le milieu tropical ivoirien est dominé par des bas plateaux et hauts plateaux étagés qui couvrent l’ensemble de cette zone avec une altitude moyenne de 200 à 500 mètres. Ils sont parsemés de dômes et de buttes (collines). Dans les parties Nord-Ouest, notamment autour de Korhogo et Boundiali, émergent des massifs isolés comme le Mont Korhogo (près de 600 m d’altitude). Ces reliefs offrent des potentialités agricoles, écologiques et touristiques.

2 – Un milieu biogéographique diversifié

Le centre bénéficie d’un climat tropical humide avec des températures moyennes de 30°C et des précipitations allant de 1100 à 1500 mm/an. Les sols y sont principalement ferralitiques et ferrugineux, avec une végétation variée composée de forêts claires.  

Le nord bénéficie d’un climat tropical soudanais avec des températures élevées (27°C à 34°C) et des précipitations inférieures à 1000 mm/an. Les sols y sont ferrugineux avec d’importants cuirassements par endroits avec une végétation dominée par la savane arborée.

La région du milieu tropical est propice à l’élevage (caprins, ovins, bovins) et au développement de l’écotourisme, grâce à l’aménagement de parcs et réserves nationaux. Cependant, la pression anthropique (cultures sur brûlis, surpâturage) et l’aridité croissante contribuent à la dégradation de cette végétation du milieu tropical. 

3 – Un espace modestement drainé

Le nord et le centre ivoiriens sont drainés par des cours d’eau qui appartiennent majoritairement au bassin versant de la Volta (le Comoé Supérieur, la Bagoué etc.) et au bassin du Bandama (le Bandama Blanc, le Nzi, le Kan etc.). Ces cours d’eau sont saisonniers, avec des débits irréguliers. Ils sont des piliers pour l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’hydroélectricité et la biodiversité. 

II/  UN ESPACE MOINS PEUPLÉ ET PEU URBANISÉ

1 – Une grande zone mais faiblement peuplée

Le milieu tropical s’étend sur une superficie de 167 029 km2 soit 51,8% du territoire national. Cette vastitude contraste toutefois avec sa démographie car cette zone concentre 31% de la population totale du pays. Les Akan (Baoulé, Agni, Abron), les Mandés du Nord principalement les Malinkés, ainsi que les Gours (les Sénoufo, les Koulango et les Lobi) constituent les principaux peuples du milieu tropical.

Le milieu tropical région est modestement peuplée, avec des densités de population moyennes variant entre 40 et 100 habitants/km² pour les localités du Centre comme Bouaké. Les régions du nord sont plus faiblement peuplées, avec des densités moyennes souvent inférieures à 30 habitants/km². La région de Bouna a la plus faible densité au plan national avec 19,3 hbts/km2. Les conditions naturelles contraignantes qui ne favorisent pas les activités économiques expliquent en grande partie la faible densité du milieu tropical. Une autre raison fondamentale est la migration des jeunes vers le sud, où les opportunités économiques sont plus nombreuses.

2 – Une urbanisation faible mais progressive

Le milieu tropical est faiblement urbanisé contrairement au milieu subéquatorial. On y trouve seulement 4 des 17 villes de plus de 100 000 habitants que le pays compte (Bouaké, Korhogo, Yamoussoukro, Bondoukou). Le taux d’urbanisation est passé de 32% en 1975 à 52,5% en 2021. La politique de décentralisation impulsée par l’Etat pour corriger les disparités régionales explique en grande partie cette urbanisation progressive.  

III/  LE POTENTIEL ÉCONOMIQUE DU MILIEU TROPICAL

1 – La prédominance des activités du secteur primaire

L’essentiel des activités économiques du milieu tropical se concentre dans le secteur primaire. Les cultures vivrières y sont abondantes et variées : les céréales (maïs, mil, sorgho, fonio, riz), les tubercules (ignames, patates), les maraîchers (tomates, piments, laitues etc.). Les techniques de production sont encore traditionnelles, ce qui explique les faibles rendements à l’hectare. 

Les principales cultures commerciales sont le coton, l’anacarde, la canne à sucre, la mangue. Le binôme coton-anacarde représente le pilier économique du milieu tropical. Ces différentes cultures fournissent des matières premières à une grande partie des industries ivoiriennes.

Le milieu tropical offre des conditions naturelles propices à l’élevage des bovins, des ovins et des caprins. Les régions de Ferké, Korhogo et Odienné détiennent 2/3 des cheptels ivoiriens. L’élevage traditionnel de type familial prédomine dans ce milieu.

La pêche artisanale se pratique sur les différents cours d’eau avec des rendements très modestes.

L’exploitation minière est en plein essor dans le milieu tropical avec l’extraction de l’or à Tongon et du manganèse à Bondoukou.   

2 – Un secteur secondaire faiblement développé

Le faible tissu industriel du milieu tropical ivoirien se résume essentiellement à l’agro-industrie. Les industries cotonnières et textiles prédominent avec une dizaine de sociétés qui opèrent dans les différents segments : Egrenage (CIDT, Ivoire Coton etc.), Trituration (Olheol Industries Côte d’Ivoire à Bouaké), Filature et tissage (Gonfreville à Bouaké).

Les industries agro-alimentaires portent essentiellement sur les complexes sucriers à Borotou Koro (Ferké), les abattoirs de Ferké et de Katiola.

3 – Un secteur de plus en plus dynamique 

Le secteur tertiaire du milieu tropical est largement dominé par le commerce, le transport et l’artisanat (le tissage, la poterie, la sculpture). Ces secteurs d’activités restent toutefois caractérisés par leur tendance informelle.

Le potentiel touristique des traditions locales, des sites naturels et monuments historiques, reste sous-exploité.

Les impôts perçus dans le milieu tropical à travers la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les impôts sur les sociétés, les impôts sur les revenus et les différentes taxes douanières représentent environ 30% des recettes fiscales nationales. 

CONCLUSION

Le milieu tropical ivoirien dispose d’atouts naturels et humains non négligeables pour le développement économique et social de la Côte d’Ivoire. Les défis de son environnement peuvent être transformés en opportunités. La mise en œuvre de politiques inclusives et adaptées pourrait transformer cette région en pôle de développement dynamique, renforçant ainsi sa contribution à l’essor national. L’impôt, en tant que levier de financement, convenablement mobilisé, pourrait jouer un rôle central dans cette transformation.

6 réflexions au sujet de « Le milieu tropical ivoirien »

  1. Je veux une dissertation sur les conditions de l’industrialisation dans le milieu tropical ivoirien

  2. Je suis venu faire des recherches sur ce site et c’est très intéressant. Merci beaucoup pour cette leçon

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