Le milieu subéquatorial ivoirien

INTRODUCTION

Le milieu subéquatorial ivoirien est l’un des deux milieux biogéographiques de la Côte d’Ivoire. Il est situé dans la moitié sud du pays, entre l’océan Atlantique (4°30) et le 8èmedegré de latitude Nord. Ce milieu concentre de nombreuses potentialités qui impactent durablement le développement économique du pays.

Quelles sont les caractéristiques naturelles et quelle est la composition démographique de ce milieu ? Comment ces facteurs contribuent-ils au développement économique du pays ?

I/  UNE RÉGION AUX POTENTIALITÉS NATURELLES IMPRESSIONNANTES 

1 – Un relief relativement plat et monotone

a) Les plaines

Les plaines sont des surfaces de terrain légèrement planes. Il y a deux types de plaines dans le milieu subéquatorial ivoirien : les plaines littorales et les plaines intérieures.

Les plaines littorales : elles se trouvent sur la côte.

Leur altitude varie de 0 à 100 m. Ces plaines sont souvent marécageuses.

Les plaines intérieures : elles se trouvent à l’intérieur des terres. Elles sont aussi appelées plaines alluviales. Leur altitude varie de 100 à 300 m. A l’intérieur de ces plaines, on note la présence de bas plateaux, dont l’altitude varie de 300 à 500 m, de vallons, de buttes et de collines isolés dont l’altitude varie de 200 à 600 m.

b)    Les montagnes

Dans la zone subéquatoriale ivoirienne les montagnes se trouvent à l’Ouest avec une altitude de plus de 1000 m. Cette zone montagneuse est le prolongement de la dorsale guinéenne. Nous avons : 

Mont Nimba : 1 753 m                   

Mont Momi : 1 302 m

Mont Péko : 1 115 m                        

Mont Tonkpi : 1 293 m

Le relief dominé par la platitude dans son ensemblest favorable à l’installation des hommes, aux pratiques agricoles du fait des importantes surfaces cultivables mais également à l’ouverture aisée des voies de communication surtout routières.

2 – Un climat généralement humide

Le Sud et l’Ouest connaissent un climat subéquatorial globalement humide avec des  précipitations abondantes (entre 1500 et 2000 mm d’eau par an) et reparties entre deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches. La température moyenne annuelle dans ce milieu varie entre 25° et 30°.

Ce type de climat influence la typologie des sols de ce milieu.

3 – Des sols profonds avec une végétation de forêt dense

Les sols du milieu subéquatorial sont généralement de type ferralitique. Ce sont des sols profonds, fertiles, de couleur vive avec une prédominance des teintes brunes et rouges.

On trouve également dans ce milieu des sols hydromorphes organiques à proximité des embouchures des cours d’eaux et dans les zones marécageuses et des sols hydromorphes humifères ou minéraux principalement dans les vallées des grands fleuves et leurs principaux affluents.

Dans le milieu subéquatorial, les formations végétales qui prédominent sont les forêts. Il existe plusieurs types de forêt : la forêt sempervirente ou ombrophile, la forêt semi-décidue ou mésophile et la forêt décidue ou galerie.

L’intensité des activités agricoles et de l’exploitation forestière depuis l’indépendance ont fortement dégradé la couverture forestière dans la partie Est du milieu subéquatorial.

5 – Une couverture en eau impressionnante

Le milieu subéquatorial est drainé par un réseau hydrographique qui comprend ensemble de quatre. C’est une zone bien drainée avec la présence :

 Des quatre grands fleuves : Comoé, Bandama, Cavally et Sassandra

 Un réseau lagunaire dense : la lagune Aby, lagune Ebrié, lagune Lahou, lagune Fresco…

 De nombreux fleuves côtiers : Tanoé – Bia – Mé – Agnéby – Boubo – San Pedro 

Tous ces nombreux plans d’eau sont facilitent l’irrigation agricole, la pêche, les  activités industrielles comme la production d’électricité, etc.

La région dispose également d’un accès direct à l’océan Atlantique, avec une façade maritime de 520 km, facilitant les échanges commerciaux internationaux via les ports d’Abidjan et de San Pedro ainsi que les activités de pêche, du tourisme balnéaire etc.

II/  UN ESPACE TRÈS PEUPLÉ ET URBANISÉ

1 – Une zone fortement peuplée et cosmopolite

Le milieu subéquatorial s’étale sur une superficie de 155 433 km2 soit 48,2% du territoire national. Il concentre 69% (plus deux tiers) de la population ivoirienne sur un total de plus de 29 millions d’habitants (RGPH 2021). Cette population est jeune et est composée d’autochtones lagunaires, de Krou, d’Akan, de Mandé Sud, d’allogènes venus de toutes les régions du pays et d’étrangers surtout des ressortissants de l’espace CEDEAO d’où son caractère cosmopolite. Le District d’Abidjan concentre à lui seul plus de 6 millions d’habitants, soit 21,5% de la population totale.

Cette densité démographique est un réel levier de développement car elle constitue une main d’œuvre abondante et diversifiée indispensable à la production agricole, industrielle, et à l’expansion du secteur tertiaire dans le milieu subéquatorial.

2 – Une urbanisation de plus en plus rapide

Du fait de ses conditions naturelles diversifiées et clémentes ainsi que de son poids démographique prépondérant, le milieu subéquatorial connait un taux d’urbanisation accéléré. Selon le dernier RGPH 2021, sur 17 localités de plus de 100.000 habitants sur l’ensemble du territoire, 13 sont localisées dans la partie subéquatoriale entre autres Abidjan, Daloa, San-Pedro, Divo, Gagnoa etc. La région bénéficie ainsi d’une bonne connexion aux infrastructures routières et aériennes facilitant la circulation des biens et des personnes.

III/  LA PREMIÈRE ZONE ÉCONOMIQUE  DU PAYS 

1 – Les conditions politiques du développement du milieu subéquatorial

Le gouvernement ivoirien a mis en place plusieurs politiques et programmes de développement dans le milieu subéquatorial pour maximiser son potentiel. Des investissements ont été réalisés dans les infrastructures (ports, routes, aéroports), facilitant ainsi le transport des marchandises et renforçant les échanges internationaux. L’État ivoirien accorde également une attention particulière à l’industrialisation particulièrement à Abidjan, à la diversification et au développement des cultures agricoles d’exportation. Par ailleurs, les réformes sur la fiscalité ont permis une meilleure collecte des impôts, soutenant ainsi les projets de développement dans cette région stratégique.

2 – Un secteur primaire prépondérant

L’agriculture est l’un des piliers économiques du milieu subéquatorial ivoirien. La région est connue pour être la principale zone de production de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial (environ 40% de la production mondiale). Le café, l’huile de palme et le caoutchouc sont d’autres produits clés cultivés dans cette région. La richesse de la terre, combinée à des politiques agricoles favorables, permet à cette zone de générer d’importantes recettes financières en exportations chaque année.

Le milieu subéquatorial recèle d’impressionnantes ressources minières et énergétiques dont l’or à Ity (Man), Maféré (Aboisso), du fer et du nickel dans l’ouest montagneux, du manganèse dans la région de Lauzoua, du gaz naturel (Lahou), du pétrole au large de Jacqueville

La pêche est également un secteur d’importance dans la zone subéquatoriale, notamment grâce aux lagunes et à la mer. La région produit plus de 70% des produits de pêche du pays. Le Port Autonome d’Abidjan est le premier port thonier d’Afrique.

3 – Un secteur secondaire en plein essor mais concentré à Abidjan

L’industrialisation de la Côte d’Ivoire s’est largement concentrée dans le milieu subéquatorial, principalement autour d’Abidjan, qui est un hub industriel majeur. La région concentre plus de 80% du tissu industriel ivoirien et Abidjan abrite la plus grande partie des infrastructures industrielles (industries agro-alimentaires, énergétiques, chimiques, de bois etc.) 

Le secteur de la construction est en pleine expansion avec le développement des infrastructures portuaires, routières et énergétiques. Des industries telles que la cimenterie, la métallurgie, et la transformation des produits agricoles font de cette région un acteur clé de la transformation industrielle du pays.

4 – Un secteur tertiaire de plus en plus dynamique 

Le secteur tertiaire, comprenant le commerce, les services et les infrastructures financières, est particulièrement dynamique dans le milieu subéquatorial. Abidjan, capitale économique, est le centre de la finance ivoirienne, accueillant des banques nationales et internationales, ainsi que des entreprises de services numériques en pleine croissance.

Le tourisme est un autre secteur prometteur grâce aux plages du sud, comme celles de Grand-Bassam (inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO), et les stations balnéaires de Jacqueville et Assinie. Ces sites attirent des touristes locaux et étrangers, renforçant ainsi les recettes de l’État.

En Côte d’Ivoire, les principales sources d’impôt proviennent de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), des impôts sur les sociétés, des impôts sur les revenus et de diverses taxes douanières. Les recettes fiscales provenant du milieu subéquatorial jouent un rôle fondamental dans le financement des projets de développement. Elles permettent la construction d’infrastructures telles que les routes, les écoles et les hôpitaux, ainsi que l’amélioration des services publics comme l’électricité et l’eau potable.

Les impôts perçus dans cette région représentent plus de  70% des recettes fiscales nationales, renforçant son statut de moteur économique du pays.

CONCLUSION

Le milieu subéquatorial ivoirien est une région aux multiples atouts qui en font le poumon économique de la Côte d’Ivoire. Grâce à ses ressources naturelles, sa main-d’œuvre abondante et ses infrastructures en expansion, elle contribue de manière significative à l’agriculture, à l’industrie et aux services du pays. Les impôts perçus dans cette région permettent de financer des projets de développement qui stimulent encore davantage la croissance économique.

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