L’essor du capitalisme et ses conséquences

INTRODUCTION

A la fin du moyen-âge, on assiste à la naissance d’un nouveau système économique et social en Europe basé sur la propriété privée des moyens de production : le capitalisme. Il connaît un essor au XIXème siècle avec des conséquences qui ont bouleversé le monde.

Quels sont les fondements du système capitaliste ? Comment fonctionne-t-il ?

Et quelles sont ses conséquences ?

I- LES FONDEMENTS DU CAPITALISME

1- Les Principes du capitalisme

Le capitalisme provient du mot capital qui est l’ensemble des moyens financiers, matériels et humains nécessaires à la création d’une entreprise. Il est caractérisé par cinq fondements essentiels : 

► La liberté d’entreprise : c’est la liberté pour chacun de créer et de gérer des entreprises de son choix sans l’intervention de l’État.

► La propriété privée des moyens de production : dans le système capitaliste, les moyens de production sont privés. Ils appartiennent à une ou à plusieurs personnes physiques ou morales.

► La libre concurrence : elle désigne la confrontation entre plusieurs entreprises pour le contrôle d’un même marché sans entrave de la part de l’État.

► La recherche du profit : le profit désigne le bénéfice qui est aussi l’excédent brut. Le profit est la récompense du risque pris.

► Le marché libre  : les prix sont dictés par l’offre et la demande.

2- Du capitalisme mercantile au capitalisme industriel

Le premier type de capitalisme est le mercantilisme ou capitalisme marchand. Né au moyen-âge, il se développe en Europe à l’époque des temps modernes (1492 – 1789) avec le grand commerce maritime. Exemple le commerce triangulaire.

Avec l’avènement du machinisme, se développe le capitalisme industriel au XVIIIe siècle qui nécessite l’investissement d’importants capitaux. Les capitalistes ont alors recours aux banques et aux bourses. Au XIXème siècle, il évolue vers le capitalisme financier qui est né de l’interaction entre le capital bancaire et le capital industriel.

II- LES MOYENS ET LE FONCTIONNEMENT DU CAPITALISME

1- Les moyens d’action du capitalisme

Les moyens permettant le fonctionnement du capitalisme sont :

•         la monnaie ;

•         les banques ;

•         les sociétés anonymes;

•         la bourse des valeurs.

► La monnaie

La monnaie, c’est un moyen de paiement qui favorise les échanges. Il existe trois types de monnaie :

○ La monnaie métallique (les pièces de monnaie)

○ La monnaie fiduciaire (les billets de banque)

○ La monnaie scripturale (sous forme de chèques)

Aujourd’hui, il existe la monnaie électronique (carte bancaire, mobile money…)

► Les banques

La banque est un établissement financier qui mobilise, gère et garantit la sécurité des fonds. Elle octroie d’importants crédits qui contribuent au développement des entreprises. On distingue différents types de banques :

○ Les banques de dépôt : elles mobilisent les fonds des petits épargnants et les prêtent à court terme. Exemple : la Banque Nationale d’Investissement (BNI)

○ les banques d’émission : ce sont des banques qui émettent la monnaie. Exemple : la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)

○ Les banques d’affaires : Elles investissent dans les grandes entreprises industrielles et commerciales à moyen et à long terme des capitaux remboursables. Exemple : la Banque Africaine de Développement (BAD).

► Les sociétés anonymes

La société anonyme ou société par actions est une entreprise dont le capital appartient à plusieurs personnes appelées actionnaires. La part du capital qui a servi à la création de l’entreprise est appelée action (titre de copropriété). Le détenteur d’une action est appelé actionnaire. A la fin de l’année, chaque actionnaire reçoit une part du bénéfice appelé dividende qui est proportionnel au nombre de ses actions.

Pour accroître son capital, la société peut solliciter des emprunts appelés obligations auprès du public. Les acheteurs de ces obligations sont des obligataires. Ils reçoivent un bénéfice fixe (Intérêt annuel) quel que soit la situation de l’entreprise. Ces actions et obligations sont appelés titres boursiers.

► La bourse des valeurs

C’est un marché financier où se vendent et s’achètent des actions et des obligations (titres boursiers). Les prix de ces titres sont fixés selon la loi de l’offre et de la demande. Exemple : les Bourses des valeurs de Londres, de Tokyo, de New York, la Bourse Régionale des valeurs immobilières (BRVM) à Abidjan.

 

2- Le fonctionnement du système capitaliste

Il concerne la concentration des entreprises, l’amélioration des moyens de production et l’irrégularité de l’évolution du système.

• La concentration des entreprises

La forte concurrence pousse les entreprises à la concentration qui est un regroupement d’entreprises. On distingue les concentrations suivantes :

La concentration horizontale : c’est l’entente entre les industries du même secteur d’activités en vue de contrôler les marchés et les prix. Exemple les cartels ;

La concentration verticale regroupe des entreprises qui ont des activités complémentaires aboutissant à la fabrication de produits finis. Exemple, les Trusts.

• Une amélioration des moyens de production.

La rationalisation est l’organisation scientifique du travail qui consiste à éliminer tous les gestes inutiles en vue d’améliorer la productivité. Il s’agit principalement de :

►La taylorisation est le travail à la chaîne inventé par l’ingénieur américain Taylor.

►La standardisation c’est la fabrication identique en série d’un produit suivant un modèle.

• Une évolution économique irrégulière

L’évolution du système capitaliste ne se déroule pas de façon régulière. On distingue des périodes :

►d’expansion économique ou période de prospérité (bonne conjoncture économique). Elles engendrent la création et le développement des entreprises, la création d’emploi, et la prospérité.

►de dépression économique ou de crise (mauvaise conjoncture économique) telles que, les crises de 1815, 1873 liées à la surproduction. Elles entraînent la faillite des entreprises, le chômage, la pauvreté. Les crises agissent comme des régulateurs de croissance : elles assainissent les secteurs peu compétitifs, accélèrent les concentrations, et surtout, stimulent l’innovation technologique comme réponse à la chute des profits.

III- LES CONSÉQUENCES DU SYSTÈME CAPITALISTE

1- Les conséquences sociales

Le capitalisme favorise l’émergence de deux classes sociales opposées :

○ La bourgeoisie : c’est la classe des propriétaires des entreprises. Ils sont minoritaires, détiennent les moyens de production (les capitaux). Ce sont les patrons des sociétés qui vivent dans le confort et exploitent les ouvriers.

○ Le prolétariat : c’est la classe des ouvriers. Ils sont les plus nombreux et exploités par les bourgeois. Les prolétaires connaissent des conditions de travail et de vie extrêmement difficiles : faibles salaires ; longues heures de travail entre 14 et 16 heures ; logements exigus et insalubres ; nourriture médiocre ; nombreuses maladies ; alcoolisme.

Les prolétaires vont s’organiser pour la défense de leurs intérêts d’où la naissance du syndicalisme. Grâce à leurs luttes, les ouvriers obtiennent des résultats satisfaisants : réduction des heures de travail à 8h par jour ; augmentation de leur salaire ; reconnaissance du droit d’association et de grève ; obtention de congés payés ; suppression du travail des enfants ; obtention d’un jour de fête de travail (1er Mai),

2- Les conséquences politiques

► L’essor du capitalisme va favoriser dès le XVIIIème siècle la domination de l’idéologie du libéralisme (produire des richesses et travailler pour son profit personnel). Un des pères fondateurs est Adam Smith (1723- 1790). Les libéraux prônent le respect de la propriété privée et l’intervention limitée de l’État dans les productions et les échanges. Cette idéologie a donné naissance à la démocratie libérale fondée sur une constitution, le pluralisme politique, la séparation des pouvoir.

► A partir du XIXème siècle, une autre idéologie politique va naître : le socialisme. Les socialistes, contrairement aux libéraux souhaitent une organisation collective de l’économie, ce qui éviterait le chômage et la misère des ouvriers. Cette idéologie est fondée sur la recherche de la justice sociale, de la démocratie populaire marquée par le parti unique et entend s’appuyer sur la révolution des prolétaires qui conduira à la chute des bourgeois. On assistera alors à l’instauration du communisme où la propriété privée serait abolie et les moyens de production appartiendraient à tous. L’un des principaux défenseurs de cette idéologie fut le philosophe allemand Karl Marx (1818-1883).

CONCLUSION

Le système capitaliste va connaître son essor à partir du XIXème siècle. La principale répercussion est la division de la société en deux classes sociales fondamentalement opposées et l’émergence des idéologies du libéralisme et du socialisme, créant ainsi un fossé de plus en plus large entre riches et pauvres, pays industrialisés et pays sous-développés.