Le paralytique

Au fond de sa triste demeure, 

Le villageois était étendu.

Infirme et languissant, il pleure

Ses bras morts et son gain perdu.

 

Cette main vaillante et virile

Qui travaillait les champs vaincus,

A côté de lui pend inutile,

Les champs ne la connaissant plus.

 

Ses yeux se remplissent de larmes

Tandis qu’il regarde au loin

Ses chers outils, rustiques armes,

Qui gisent rouillés dans un coin.

 

Ses vieux amis semblent lui dire : 

“Maître, pourquoi nous laissez-vous?

N’étiez-vous pas content de nous?”

Et son pauvre cœur se déchire.


De Ségur

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