La colonisation et les résistances en Côte d’ivoire

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INTRODUCTION

Après la conquête territoriale, la France engage la phase de l’exploitation et la mise en valeur de la colonie ivoirienne. Mais les populations indigènes vont encore opposer des résistances à la colonisation.

Quels sont les grands traits du système d’administration mis en place par la France en Côte d’Ivoire ? Comment s’est effectuée l’exploitation coloniale ? Pourquoi les populations ont-elles résisté à cette colonisation et quelles formes prirent ces résistances ?

I- LES SYSTÈMES D’ADMINISTRATION COLONIALE EN AFRIQUE OCCIDENTALE

1- Le système anglais direct

L’administration des colonies anglaises d’Afrique relève du colonial office créé en 1854. Toutes les colonies anglaises n’avaient pas le même statut. Les différents types de colonies du système anglais en Afrique de l’ouest sont :

– les protectorats : colonie dont l’autonomie était limitée et protégée par l’Angleterre.

– colonie d’exploitation : ce sont les colonies qui doivent être mises en valeur : Nigéria- Gold Coast.

Le système colonial anglais est qualifié de « Indirect Rule ». L’administration du pays se fait sur place, avec une large liberté. Dans ce système, les Anglais vont maintenir et protéger les structures traditionnelles. Les chefs locaux perçoivent l’impôt, rendent la justice, ils prennent part à la vie politique. Ils sont des collaborateurs des autorités coloniales.

2- Le système français : une administration directe ou centralisée

Il était directe parce que toutes les décisions étaient prises par la métropole (France) et appliquées par les fonctionnaires français résidant dans la colonie et aidés par les indigènes.

Les colonies dépendaient du ministère des colonies. Les indigènes étaient divisés en deux catégories :

– les citoyens ‘’assimilés » natifs de quatre communes du Sénégal (Gorée-St Louis-Rufisque-Dakar). Ils ont les mêmes droits que les français.

– les indigènes sujets : ils n’avaient que des devoirs. On leur appliquait le code de l’indigénat (qui est un ensemble de lois appliqué aux noirs dont la violation était sévèrement punie. Ex ; refus de payer l’impôt, la sorcellerie.

Organisation de l’administration coloniale française.

Ministère des colonies—–˃ Gouverneur Général AOF—–˃ Lieutenant-Gouverneur de la colonie—–˃ Commandant de cercle—–˃ Chef de subdivision—–˃ Chef de canton—–˃ Chef de village.

Cette structure présente une forme pyramidale très hiérarchisée. Entre l’administration et les colonisés, il n’y avait que des relations de subordination de la part des colonisés. Les chefs locaux sont des auxiliaires de l’administration coloniale française, ou des agents d’exécution chargés de faire recruter les militaires indigènes, la main d’œuvre et de faire payer les impôts.

II- L’EXPLOITATION DE LA COLONIE DE CÔTE D’IVOIRE

1- Les sources de financement de la colonie

Les fonds pour la mise en valeur de la colonie proviennent :

-Des droits de douane. Perçus à l’import – export

-L’impôt de capitation : c’est une contribution financière uniforme 25 frs exigée à chaque habitant de la colonie dès l’âge de 10 ans

-Les emprunts : auprès de la métropole.

-Les amendes infligées aux indigènes

-Le travail forcé : 12 jours de prestation gratuite dans l’année, envoie de main d’œuvre au entreprises privées (plantation, mines)

-Les corvées : 2 à 6 semaines par an par personne, une main d’œuvre gratuite et obligatoire.

-L’expropriation des terres : les terres étaient vendues ou concédées à des grandes compagnies.

2- Les domaines d’exploitation

L’exploitation économique de la colonie va reposer sur les produits agricoles (café, cacao, huile et amande de palme, banane douce, caoutchouc sauvage, coton…), les produits miniers (or et diamant) à travers les entreprises comme la SODIAMCI et la SAREMCI. Enfin, l’exploitation portait sur le bois de grume.

Au niveau commercial, une économie de traite va se développer qui consiste pour les Compagnies Commerciales à se procurer des matières premières à bas prix, et vendent aux populations les produits européens. Le commerce se trouvait aux mains de Sociétés commerciales françaises où de commerçants privés français :

La SCOA (Sté Commerciale Ouest – Africain)

CFAO (Cie Française de l’Afrique de l’Ouest)

LA CFCI (Cie Française de Côte d’Ivoire)

PEYRISSAC

Au niveau des infrastructures, on va enregistrer l’ouverture de routes, d’installations portuaires (Wharfs de Bassam, Port-Bouet, Sassandra, Bingerville, Dabou) ainsi que la ligne ferroviaire Abidjan-Niger. Des écoles et des centres de santé seront progressivement construits sur l’ensemble du territoire

III- LES RÉSISTANCES A LA COLONISATION

1- Les causes des résistances

Au niveau sociopolitique, nous pouvons citer :

• La perte du pouvoir et du prestige des chefs indigènes

• Les contraintes du système colonial (les travaux forcés, les corvées, les humiliations publiques, les recrutements ou les réquisitions…)

• Les délocalisations des populations de leurs villages.

• La violation des traditions et coutumes ancestrales par les colons

• Le refus de pratiquer la nouvelle religion (le christianisme)

• L’imposition des cultures obligatoires comme le café et le cacao aux populations indigènes

Au plan économique, nous avons d’autres raisons :

— L’introduction de la monnaie française.

— La rigueur des amendes et des impôts de capitation

— La discrimination au niveau des prix des produits agricoles entre les planteurs colons et indigènes.

Toutes ces raisons sociopolitiques et économiques vont justifier deux grandes formes de résistance.

2- Les formes des résistances

Elles vont d’une part se manifester de manière passive :

— Refus des populations indigènes de commercer avec les français et boycott de leurs produits.

— L’utilisation des anciennes monnaies (les cauris, la poudre d’or, le sel, les manilles et sombés…)

— La désertion des villages par les populations et leur exode vers d’autres colonies comme la Gold Coast et le Libéria.

Les résistances se sont aussi manifestées par des méthodes violentes.

— Destruction et sabotage des infrastructures (routes, ponts, chemin de fer, postes administratifs…)

— Destruction des cultures et plantations des colons

— Assassinats des colons et leurs collaborateurs (Rubino dans le département d’Agboville)

CONCLUSION

Après sa pacification par Gabriel Angoulvant, la métropole va instaurer une administration directe pour l’exploitation de la colonie. Face aux contraintes du système colonial, les populations indigènes vont opposer des résistances aussi bien passives que violentes qui vont toutes échouer.