Les fondements du développement économique de la Côte d’Ivoire

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INTRODUCTION 

Située en Afrique de l’ouest dans l’hémisphère nord, entre les latitudes 4°30′ et 10°30′ et les longitudes ouest 2°30′ et 8°30′, la Côte d’Ivoire est un pays en voie de développement qui partage ses frontières avec cinq pays et possède une façade maritime. Pays à fort potentiel agricole avec des perspectives industrielles remarquables, la Côte d’Ivoire est la locomotive de la zone UEMOA et la deuxième force économique de l’espace CEDEAO.

Quelles sont les potentialités naturelles dont dispose la Côte d’Ivoire et comment contribuent-elles au développement économique du pays ? Quels sont les caractéristiques de sa population et quel est son apport à la dynamique du développement ? Quelle est la politique économie de la Côte d’Ivoire et comment son économie a évolué depuis l’indépendance ? 

I/  LA NATURE, UN FACTEUR DETERMINANT DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

1- Le relief, un atout majeur du développement

Le relief ivoirien est dans son ensemble plat et monotone à l’exception de la partie occidentale où il s’élève. Il présente trois grands aspects. Le relief est composé de plaines côtières au Sud (0 à 200 m) et de plateaux progressivement étagés en allant du centre au nord (200 à 700 m), parsemés de collines, dont la chaine baoulé, une chaine de collines de 500 à 600 m de hauteur, formant un V au sud de Yamoussoukro. L‘ouest est marqué par un relief de montagnes avec le Mont Nimba qui est le plus haut sommet, à une altitude de 1753mCe type de relief qui n’est pas trop accidenté présente de nombreux avantages. Il facilite l’occupation humaine (densité nationale moyenne supérieure à 90 habitants au km2). Ce relief permet une véritable mise en valeur agricole du pays car les surfaces cultivables sont très vastes (un potentiel de 24 millions d’hectares de terres agricoles). La construction des infrastructures de communications (routes, autoroutes, voies ferrées, aéroports, aérodromes) s’effectue aussi aisément sur ce relief. L’Ouest montagneux constitue également une zone touristique économiquement rentable et attractive avec les ponts de lianes, les cascades, les monts à visiter.   

2- Une diversité climatique propice au développement

La Côte d’Ivoire possède un climat chaud et humide, favorisant trois grands types climatiques. Le climat subéquatorial couvre le sud et l’ouest montagneux, avec des températures élevées (25°C à 27°C) et des précipitations importantes (1500 à 2300 mm/an). Cette zone abrite des sols ferralitiques et hydromorphes fertiles avec une végétation de forêt dense riche en essences telles que l’acajou et l’iroko. Elle est propice à l’exploitation forestière, aux cultures d’exportation comme le cacao, le café et le palmier à huile, ainsi qu’à l’agriculture vivrière, notamment le manioc, le taro et la banane plantain.

Le climat tropical humide couvre le centre du pays, avec des températures moyennes de 30°C et des précipitations allant de 1100 à 1500 mm/an. Les sols y sont principalement ferralitiques et ferrugineux, avec une végétation variée composée de savanes arborées et de forêts claires. Cette région convient aux cultures commerciales comme le café l’anacarde et le bois de teck, ainsi qu’aux cultures vivrières surtout les tubercules (Ignames et manioc).

Au nord, le climat soudanais se distingue par des températures élevées (27°C à 34°C) et des précipitations inférieures à 1000 mm. Les sols y sont ferrugineux et dominés par la savane arbustive. Malgré la faible fertilité des sols, la région est favorable aux cultures commerciales telles que l’anacarde, le coton et la mangue, servant de matières premières pour les industries textiles et agroalimentaires. On y cultive également des céréales comme le maïs et le riz, ainsi que des tubercules comme l’igname. La région est également propice à l’élevage (caprins, ovins, bovins) et au développement de l’écotourisme, grâce à l’aménagement de parcs et réserves nationaux.

3- Un sous-sol aux potentiels énergétiques et miniers impressionnants

Le potentiel en hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) est très impressionnant dans le littoral. La Côte d’Ivoire dispose d’un bassin pétrolier essentiellement en off-shore d’environ 53000 km2. En plus des exploitations en cours, les récentes prospections effectuées ont révélé en septembre 2021 une importante découverte de pétrole et de gaz en eau profonde avec un potentiel d’environ 1,5 à 2 milliards de barils de pétrole brut d’une part, et d’autre part 1 800 à 2 400 milliards de pieds cubes de gaz naturel (un pied cube représente un volume d’environ 28 litres).

Le pays regorge aussi d’importantes ressources minières insuffisamment exploitées et réparties sur l’ensemble du territoire évaluées à 2,740 milliards de tonnes de minerai de fer (sous les monts Klahoyo, Tia, Gao etc.) ; 298 millions de tonnes de minerai de nickel latéritique (à Sipilou, Biankouma, Touba, Bouaké) ; 1,214 milliards de tonnes de minerai de bauxite à Divo, Bénéné (Bongouanou), Toumodi etc. ; 7,5 millions de tonnes de manganèse à Bondoukou, Lauzoua, Odienné ; 600 tonnes d’or à Aboisso, Toumodi, Man etc.

4- Des ressources en eaux abondantes et favorables au développement

Les ressources hydrographiques de la Côte d’Ivoire sont principalement constituées par quatre grands fleuves (Cavally, Sassandra, Bandama et Comoé). On a plusieurs petits fleuves côtiers (le Tabou, le San-pédro, le Boubo, l’Agneby, le Mé, le Bia, le Tanoé) et quelques affluents du Volta et du Niger qui achèvent le drainage du pays.

La Côte d’Ivoire possède aussi un réseau lagunaire dense qui s’étend sur près de 300 km le long des côtes orientales du pays, couvrant une superficie de plus de 12000 km2. Trois principales formations lagunaires et leurs annexes forment ce réseau : la lagune de Grand Lahou ; le système lagunaire Ebrié, le plus vaste, dans le District d’Abidjan, la lagune Aby, dans le département d’Aboisso. Tout cet ensemble lagunaire est complété la lagune de Fresco, beaucoup plus à l’Ouest.

La Côte d’Ivoire compte aussi de nombreux barrages hydroélectriques (Kossou, Taabo, Buyo, Ayamé I & II et celui de Soubré). On dénombre sur l’ensemble du territoire, plus de 50 barrages hydro-agricoles et agro-pastoraux.

Les réserves d’eau souterraines sont importantes (87,6 milliards de m3 dont 37,7 milliards sont renouvelables).

La Côte d’Ivoire est bordée au Sud par l’océan Atlantique. Elle bénéficie de 520 km de littoral. Tout cet ensemble hydrographique et maritime présente des potentialités économiques énormes. Il offre des possibilités d’irrigation pour l’agriculture et permet également le développement des activités de pêche, la construction des barrages hydro-électriques, le développement d’activités portuaires, du transport lagunaire, du tourisme balnéaire, de l’exploitation d’hydrocarbures etc.

En somme, les conditions naturelles en Côte d’Ivoire dans leur ensemble sont propices au développement des activités économiques.

II/  LA POPULATION : DIVERSITE ET VITALITE, DES ATOUTS DE DEVELOPPEMENT

1- Une population à forte croissance démographique, facteur de développement

La population ivoirienne augmente rapidement (plus de 29 millions d’habitants selon le dernier RGPH 2021). L’analyse de la structure de la démographie ivoirienne présente une population essentiellement jeune. Plus du trois quart de cette population (75,6%) a moins de 35 ans et 12,6% a moins de 5 ans. C’est une population très jeune, qui croît rapidement et cette croissance accélérée s’explique par un Taux d’Accroissement Naturel élevé (supérieur à 2,5%) doublée d’une forte immigration. Ce dynamisme démographique est un réel levier de croissance et de développement car le dividende démographique en Côte d’Ivoire reste fortement prometteur du fait de la structure de la population et des politiques démographiques initiées par l’Etat.

En effet, grâce aux différentes politiques démographiques engagées depuis l’indépendance, le capital humain se développe progressivement. La bonne santé, l’amélioration du niveau d’instruction, l’élimination des disparités entre les sexes en éducation, les politiques d’autonomisation de la femme, la réduction de la mortalité infantile et juvénile ont largement facilité le développement du capital humain. Aujourd’hui, la population ivoirienne, croissante, jeune, dynamique et relativement nombreuse (plus de 29 millions d’habitants) constitue un réel levier du développement économique. Elle assure un réservoir satisfaisant d’une main-d’œuvre disponible et constamment renouvelée, facteur essentiel au développement économique du pays. Elle constitue également un vaste marché de consommation à l’échelle nationale, ce qui stimule la production et la croissance économique. 

Si le taux d’urbanisation est galopant selon le RGPH 2021 avec une population urbaine estimée à 52,5%, il est à noter que la population rurale reste encore importante (47,5%). Ce qui témoigne d’une main-d’œuvre agricole très importante pour la Côte d’Ivoire qui est un pays à vocation agricole.

 

2- Diversité et expression culturelles, des apports au développement

La Côte d’Ivoire se subdivise en quatre grands groupes ethniques. Les Akan constituent le groupe ethnique le plus important (38% de la population ivoirienne). Les Mandé représentent 30,6% ; les Gur ou Voltaïque représentent 22% et enfin les Krou, 9,1%. (Données du dernier RGPH 2021). NB : 0,3% sont des naturalisés ivoiriens. On dénombre une soixantaine de sous-ethnies au sein de ces quatre grands groupes ethniques. Cette diversité ethnique, marquée par des différences et particularités socioculturelles au sein des différents peuples (traditions, danses de masques, fêtes générationnelles, festivals et festivités etc.),  constituent un facteur d’enrichissement culturel et un réel atout au développement du tourisme culturel. La vitalité des expressions culturelles est un argument de promotion et d’investissement en Côte d’Ivoire pour l’Etat, les entrepreneurs et les collectivités territoriales.

La population ivoirienne est très cosmopolite, abritant d’importantes communautés étrangères, particulièrement celles de l’espace CEDEAO. Selon le dernier RGPH 2021, le taux de Population Étrangère (TPE) est de 22%. Cette forte immigration traduit non seulement l’attractivité de la Côte d’Ivoire et le dynamisme de son économie dans la sous-région mais elle constitue surtout un important capital humain indispensable pour l’investissement et les différents secteurs d’activités économiques surtout dans le secteur primaire.    

III/  LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

1- Un choix économique stratégique à l’indépendance

A son indépendance, la Côte d’Ivoire a opté pour le libéralisme économique. Ce choix économique s’est caractérisé par :

► Une forte intervention de l’État

L’État organise et planifie l’économie en choisissant les secteurs à développer et en orientant les investisseurs par l’élaboration de lois-plans tels que les plans décennaux (10 ans) : 1960-1970 ; 1970-1980 et les plans quinquennaux (5 ans) ; 1971-1975 ; 1976-1980 ; 1981-1986). Aussi, grâce à une politique hardie dénommée capitalisme d’État, l’État ivoirien va entreprendre des investissements colossaux dans les secteurs clés de l’économie. Cette politique va se concrétiser par la création de nombreuses sociétés d’État (SODE) dans divers domaines : (SOTRA, PALMINDUSTRIE, CITELCOM, SIR, SODEMI, CAISTAB, SODESUCRE…). Cette politique du capitalisme d’Etat avait entre autres objectifs :

o   La promotion de l’industrialisation du pays en investissant dans divers secteurs d’activités afin de réduire la dépendance vis-à-vis des exportations agricoles et créer une base industrielle solide ;

o   L’exercice d’un plus grand contrôle sur l’économie pour orienter les ressources vers les projets de développement prioritaires et maximiser les retombées économiques pour le pays ;

o   La réduction des disparités économiques et sociales en stimulant le développement régional équilibré et en fournissant des services publics essentiels aux citoyens.

► La libre entreprise et l’ouverture sur l’extérieur

Conformément au principe du libéralisme économique, l’État ivoirien va encourager l’initiative privée nationale et étrangère. Cette politique se justifie par la faiblesse de l’épargne nationale et des capitaux étrangers dans l’économie ivoirienne. L’incitation à la libre entreprise par l’État se concrétise par l’adoption de codes d’investissement très attractifs tels que :

• l’exonération et l’allègement fiscal ;

• un code des investissements souple ;

• la liberté de transfert des fonds à l’extérieur ;

• l’engagement de l’État à ne jamais procéder à des nationalisations d’entreprises.

Quant à la politique de l’ouverture de l’économie sur l’extérieur qui constitue un levier essentiel du choix économique ivoirien, elle permet  à l’État de bénéficier des capitaux étrangers pour financer son développement et encourager la croissance à travers la signature de divers accords de coopérations bilatéraux et multilatéraux. Au niveau de la main-d’œuvre, cette politique a permis à la Côte d’Ivoire de d’absorber progressivement une main d’œuvre étrangère qualifiée surtout d’origine européenne. L’ouverture de ses frontières aux pays voisins a également permis au pays de bénéficier d’une importante main-d’œuvre agricole à travers des flux massifs de populations immigrantes. Ainsi, cette politique d’ouverture sur l’extérieur dans ce contexte d’une économie libérale, a facilité d’importants flux humains et financiers en Côte d’Ivoire contribuant ainsi à son essor économique.

 

2- Évolution du système économique ivoirien depuis 1960

L’évolution du système économique ivoirien peut être divisée en trois phases principales. La première phase, de 1960 à la fin des années 1970, est marquée par une forte croissance économique soutenue par des politiques de développement axées sur l’exportation de matières premières telles que le café, le cacao et le bois, ainsi que sur des investissements massifs de l’État dans divers secteurs socioéconomiques grâce à la stratégie du capitalisme d’État. Cette période, appelée le « miracle ivoirien », se caractérise par un taux de croissance économique supérieur à 7 %.

La deuxième phase, de 1980 à 2000, voit l’effondrement de l’économie ivoirienne en raison de plusieurs facteurs, dont la chute des cours des matières premières, des périodes de sécheresse prolongées, et la mauvaise gestion des sociétés d’État. Sous la pression des institutions financières internationales, la Côte d’Ivoire met en œuvre plusieurs programmes d’ajustement structurel (PAS), visant à réduire les investissements publics et à privatiser de nombreuses entreprises d’État. Ces mesures aux répercussions sociales et politiques importantes entrainent toutefois le redressement l’économie ivoirienne entre 1994 et 2000 avec une croissance du PIB positive.

La troisième phase débute en 2000 et est marquée par une période de crises militaro-politiques jusqu’en 2011. En effet, de 2000 à 2011, l’économie ivoirienne stagne, mais le gouvernement redéfinit les bases de sa politique économique pour faire face à l’instabilité des cours des matières premières. Des mesures sont prises pour diversifier les partenariats économiques, intensifier la production de ressources minières et hydrocarbures, et réduire la dette extérieure. 

A partir de 2012, avec la fin de la crise postélectorale, la Côte d’Ivoire adopte un Plan National de Développement (PND) pour transformer son économie en une économie émergente d’ici 2030. Le PND met l’accent sur des investissements massifs dans les infrastructures, l’industrialisation et le développement de nouveaux secteurs comme les technologies de l’information et de la communication (TIC) et le tourisme. Ces réformes structurelles ont permis à l’économie ivoirienne de connaître un taux de croissance économique moyen de 7 % par an entre 2012 et 2022, faisant de la Côte d’Ivoire l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest.

CONCLUSION

Le développement économique de la Côte d’Ivoire est le fruit d’une combinaison de facteurs naturels, humains et politiques. Les ressources naturelles abondantes, une population dynamique et diversifiée, et des politiques économiques stratégiques ont permis au pays de se positionner comme une puissance régionale en Afrique de l’Ouest.