L’ère de la bipolarisation de 1947 à 1991

INTRODUCTION

Les alliés vainqueurs, à la fin de la seconde guerre mondiale, sous la houlette des États-Unis et de l’URSS vont s’organiser pour la gestion de l’après-guerre et les reconstructions conformément aux résolutions des conférences et de la Charte de L’ONU. Mais très vite, les divergences idéologiques apparaissent et se radicalisent entre les alliés dès 1946 et à la fin de 1947, la rupture est évidente entre les vainqueurs d’hier. On assiste rapidement à la naissance et à la structuration de deux blocs antagonistes conduits par les États-Unis et l’URSS : c’est la Bipolarisation du monde.

Quelles sont les raisons qui ont conduit à la rupture puis à la formation du monde bipolaire ? Comment les rapports entre les deux blocs ont-ils évolué jusqu’à la disparition du bloc de l’Est puis à l’implosion de l’URSS en 1991? 

I / LA FORMATION DES BLOCS

1) Le contexte historique

A la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945, l’Allemagne nazie est vaincue en Europe par les puissances alliées (États-Unis, URSS, Grande-Bretagne). Elles vont s’activer pour la gestion de l’après-guerre en :

► créant l’ONU ;

► organisant le procès de Nuremberg (20 nov. 1946 – 30 sept. 1947) pour juger les criminels de guerre nazis ;

► occupant et en partageant l’Allemagne en quatre zones d’occupation.

Mais les divergences idéologiques entre l’URSS et les occidentaux, la soviétisation de l’Europe de l’est par l’armée rouge et les désaccords sur la gestion quadripartite de l’Allemagne vont constituer les germes fondamentaux de la rupture entre les alliés.

2) Les divergences idéologiques

Les germes de la discorde entre les alliés vainqueurs se trouvent avant tout dans leurs idéologies politiques. En effet les États-Unis et les pays de l’Europe occidentale pratiquent politiquement une démocratie libérale (garantissant les libertés individuelles) et pluraliste (autorisant plusieurs partis politiques). Au niveau économique, ils pratiquent un capitalisme libéral, fondée sur la propriété privée et la liberté d’entreprendre, la libre concurrence et valorisant la réussite individuelle.

Quant à l’URSS au niveau politique, elle est officiellement une démocratie populaire mais en réalité c’est un État totalitaire avec un parti unique et un pouvoir fortement centralisé aux mains du 1er Secrétaire du Parti. Au niveau économique, l’URSS est un État communiste, fondé sur la propriété collective (terres collectivisées, entreprises nationalisées) et la planification de l’économie par l’État. Cette opposition idéologique fondamentale va renforcer la volonté de domination hégémonique de ces deux grands leaders.

3) Les désaccords territoriaux

A la fin de la deuxième guerre mondiale, on assiste à la soviétisation de l’Europe de l’est par l’armée rouge. En Hongrie, en Roumanie, en Pologne, en Bulgarie, EN Tchécoslovaquie, en l’Allemagne de l’Est, les libéraux sont éliminés et des gouvernements communistes sont installés avec le soutien de Moscou. L’URSS va chercher encore à prendre le pouvoir en Grèce, Turquie, Iran… C’est ainsi que ces États deviennent entre 1947 et 1949 des démocraties populaires alignées sur l’URSS. C’est donc à juste titre que Winston Churchill dénonce dans son discours de Fulton (États-Unis) la naissance du « rideau de fer descendu à travers le continent ». Les États-Unis dénoncent cette soviétisation de l’Europe de l’Est qui est contraire aux résolutions de la Charte de l’Atlantique signée en 1941 et de celle de l’ONU.

Par ailleurs, les frontières de la Pologne et son régime posent problème. Le glissement de la frontière polonaise vers l’ouest (la ligne Oder-Neisse), la désigne comme cible d’une Allemagne qui voudrait reconquérir ses territoires. Aussi, l’alliance soviétique s’impose-t-elle d’autant qu’Anglais et Américains refusent de reconnaître la ligne Oder-Neisse comme nouvelle frontière.

Une autre crise territoriale va naître entre les alliés au sujet de l’Allemagne. En effet, les occidentaux reprochent aux soviétiques d’intensifier le démantèlement des infrastructures industrielles et scientifiques de leur zone d’occupation allemande au profit de leur pays faisant ainsi de la zone est-allemande, un asile de pauvres favorable à la propagande communiste. L’Urss de son côté dénonce l’indulgence des occidentaux dans la dénazification et les accuse de vouloir favoriser le relèvement immédiat de l’Allemagne.

4) Les doctrines hégémoniques

a) La doctrine Truman et le Plan Marshall

L’Europe sous l’influence des États-Unis et de l’Urss se divise en deux zones d’influence. La réaction américaine face à cette situation ne se fera pas attendre face à cette soviétisation de l’Europe de l’Est et à cet rideau de fer descendu sur le vieux continent. Harry Truman (1884-1972) président des États-Unis depuis 1945 veut aider les peuples « libres » dans le but d’arrêter l’expansion du communisme. A partir de 1947, les États-Unis définissent la Doctrine Truman ou le Containment. Cette doctrine, élaborée à partir du discours du Président Harry Truman en mars 1947 avait pour principal objectif d’endiguer l’avancée du communisme en Europe. La doctrine Truman prévoit d’assister tout pays qui combat le communisme pour conserver son indépendance. Ainsi sous l’influence des États-Unis en Europe de l’Ouest, les communistes sont chassés de plusieurs gouvernements et remplacés par des libéraux: en Belgique en Mars 1947, en France en Avril 1947 et en Italie en Mai 1947. La doctrine Truman est également appliquée à la Grèce et à la Turquie, confrontées à une guerre civile entre monarchistes et communistes. Celle-ci s’est soldée par l’écrasement des communistes.

Pour la mise en œuvre pratique de cette doctrine, le Secrétaire d’État américain George Marshall propose le 5 juin, un plan de reconstruction de l’Europe : c’est le Plan Marshall. Officiellement défini en vue d’aider économiquement les pays européens à se reconstruire après les dégâts subis lors de la deuxième guerre mondiale, ce plan répondait à plusieurs objectifs :

► Au plan économique, relever et restaurer l’économie de l’Europe affaiblie par la seconde guerre mondiale

► Au plan social, vaincre la faim, le désespoir et le chaos.

► Au plan politique, garantir un monde libre par l’endiguement du communisme.

D’un montant de plus de 12 milliards de dollars et échelonné sur 4 ans sous forme de dons (90%) et de prêts (10%) avec un faible taux d’intérêt (2,5%), le Plan Marshall sera accepté par seize (16) pays de l’Europe de l’Ouest mais rejeté par neuf pays de l’Europe de l’Est sous la pression de Moscou.

b) La doctrine Jdanov et le Kominform

Quant à l’URSS, sa politique hégémonique est exposée à travers la Doctrine Jdanov.
Cette doctrine indexe les États-Unis comme la force dirigeante du monde impérialiste anti-démocratique mais présente l’Union soviétique et ses pays satellites comme leaders du monde anti-impérialistes et anti-fascistes. Elle invite par conséquent les partis communistes partout dans le monde à « prendre en main le drapeau de la défense nationale et de la souveraineté de leur propre pays ».

En soutien à la doctrine Jdanov, un bureau d’information et de coordination des partis communistes dénommé le Kominform est créé par l’URSS et ses satellites en octobre 1947. Les blocs antagonistes étant ainsi constitués, on assistera à leur structuration.

II/ L’ORGANISATION DES BLOCS

1) Le bloc de l’Ouest

C’est le bloc capitaliste conduit par les États-Unis, bien organisé économiquement et militairement.

•         Au plan militaire : les États-Unis, le Canada, et les pays de l’Europe occidentale créent le 04 avril 1949, l’OTAN. C’est un pacte militaire visant à défendre tous ces territoires contre d’éventuelles attaques. Il est doté d’un conseil permanent et d’un organe exécutif dont le siège était à Paris puis transféré à Bruxelles. Les États-Unis ont la suprématie dans le commandement de cette organisation.

En plus de l’OTAN, les États-Unis ont suscité la création d’autres organisations politico-militaires dans le monde entier (OTASE, CENTO, ANZUS…) et une série de bases militaires destinées à encercler le bloc oriental.

•         Au niveau économique : le plan Marshall conduit à la création en 1948 de l’OECE  dont l’objectif est de favoriser une étroite collaboration économique et financière entre les pays de l’Europe occidentale. En 1960, l’OECE devient l’OCDE en s’élargissant aux États-Unis et au Canada, puis au Japon en 1964. L’OCDE n’a pas de pouvoir décisionnel. C’est un laboratoire d’idées : elle examine, élabore et perfectionne les politiques économiques et sociales des Etats membres. Elle est favorable au libéralisme et au libre-échange.

DEFINITION :

►OTAN : Organisation du Traité de l’Atlantique Nord

►OECE : Organisation Européenne de Coopération Économique

►OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique

►OTASE : Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est, créée le 8 septembre 1954. C’est un pacte militaire pro-occidental, regroupant des pays de l’Asie du Sud-Est non communistes, les États-Unis et le Royaume-Uni

►ANZUS : Australia, New Zealand, United States Security Treaty : Traité tripartite de sécurité conclu le 1er septembre 1951 par l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis d’Amérique

►CENTO : Le Pacte de Bagdad ou CENTO (Central Treaty Organisation) est un traité d’alliance au Moyen-Orient signé le 24 février 1955.

2) Le bloc de l’Est

C’est le bloc communiste organisé autour de l’URSS et ses États satellites.

•         Au plan militaire : on assiste à la signature du Pacte de Varsovie (Pologne) en 1955, réplique de l’OTAN. Il s’agit donc d’un traité de coopération et d’assistance militaire entre ses États membres. Il comprend un commandement unique dont le chef suprême est un Maréchal Soviétique.

•         Au niveau économique : le bloc communiste crée en janvier 1949 le Conseil d’Aide Économique Mutuelle (CAEM). C’est aussi une copie de l’OECE et son objectif est de fournir un cadre idéal aux relations économiques entre tous les pays communistes. La création du C.A.E.M, qui peut être vue comme une réaction au plan Marshall qui aida à la reconstruction de l’Europe occidentale et à la formation du « monde libre », provoqua une dépendance économique accrue des pays satellites d’Europe de l’Est envers l’Union soviétique. Même si le C.A.E.M a contribué au relèvement de ces pays après la guerre, il n’a pas aussi bien fonctionné comme ils l’espéraient.

III/ LA GUERRE FROIDE

La guerre froide est une période conflictuelle opposant le bloc occidental au bloc communiste à partir de 1948. Les deux camps s’opposent dans les domaines politiques, économiques, idéologiques et culturels tout en évitant le conflit armé direct entre les deux superpuissances qui dirigent ces blocs. C’est régulièrement par pays interposé que celles-ci vont s’affronter.

1) La première crise de Berlin (24 janvier 1948- 12 mai 1949)

A la fin de la deuxième guerre mondiale, les alliés vainqueurs décident d’occuper et de diviser l’Allemagne en quatre zones d’occupation (américaine, soviétique, britannique et française) et d’imposer un contrôle strict afin d’éviter sa remilitarisation. Sa gestion quadripartite sera assurée par un commandement interallié. Ces résolutions seront entérinées après la capitulation de l’Allemagne à la Conférence de Potsdam près de Berlin (17 juillet 1945 – 02 août 1945).

Mais à partir de 1947, avec l’exacerbation des divergences idéologiques, les occidentaux entreprennent de faire renaître un nouvel État allemand capable de résister au communisme. Ils fusionnent alors leurs zones d’occupation, créant ainsi la Bizone en 1948. Ils y émettent aussi une monnaie unique de forte valeur, le Deutschemark. Staline dénonce cette situation qu’il juge contraire aux accords de Yalta et de Potsdam. En représailles, pour tenter de freiner cette renaissance allemande et déloger les occidentaux de Berlin-ouest, Staline y fait couper l’alimentation en électricité et en charbon et fait bloquer tous les accès ferroviaires et routiers de cette zone, la condamnant ainsi à l’asphyxie économique : c’est le blocus de Berlin du 24 janvier 1948 au 12 mai 1949.

Le président américain, Harry Truman riposte à ce blocus par la mise en place d’un gigantesque pont aérien. On a enregistré au cours de cette période plus de 200 000 vols d’avions et 2,5 millions de tonnes de marchandises pour le ravitaillement de Berlin-ouest. Face à cette démonstration de puissance, Staline lève le blocus le 12 mai 1949, signant ainsi sa première grande défaite dans la guerre froide.

A la suite de ces événements, les occidentaux vont créer en mai 1949 la République Fédérale Allemande (RFA) avec pour capitale Bonn. Les soviétiques à leur tour créent la République Démocratique Allemande (RDA) en octobre 1949 avec pour capitale Berlin-Est. Cette crise va accélérer la consolidation des blocs avec la signature du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à l’ouest et du Pacte de Varsovie à l’est. Elle va aussi poser les jalons de l’unité européenne par le renforcement des relations entre les pays de l’Europe de l’Ouest et la création de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) en 1951.

2) La deuxième crise de Berlin

Le 27 novembre 1958, le premier secrétaire du parti communiste soviétique Nikita Khrouchtchev propose aux occidentaux d’abroger le statut quadripartite de l’ancienne capitale de l’Allemagne et de transformer Berlin en une “ville libre” démilitarisée, dotée d’un gouvernement propre. Nikita Khrouchtchev projetait par cette proposition de faire basculer et intégrer définitivement Berlin dans la zone d’influence soviétique.

Il accorde donc un ultimatum de six mois aux Occidentaux pour procéder à la création de la ville de Berlin autrement, l’URSS signerait un traité de paix unilatéral avec la RDA, ce qui rendrait caducs les accords interalliés sur le statut de l’Allemagne signés à la fin de la deuxième guerre mondiale. Berlin-Ouest passerait dans ce contexte inévitablement sous contrôle soviétique. Les trois puissances occidentales et le gouvernement allemand de la RFA optent pour la fermeté et rejettent formellement cette proposition de Khrouchtchev, réaffirmant leur droit d’être à Berlin et imputant la responsabilité de la crise à l’URSS. Toutefois, les occidentaux acceptent le principe de négociations sur le statut de Berlin et l’ensemble du territoire allemand. Ces négociations n’aboutiront pas à des résultats tangibles et au bout des six mois, l’ultimatum prend fin. Cette crise politique va toutefois se poursuivre avec la construction du mur de Berlin.

On assiste progressivement à un véritable contraste entre le niveau de vie relativement meilleur en RFA et la vie misérable et oppressive en RDA. Cette comparaison incitait de nombreux Est Allemands à venir se réfugier à Berlin Ouest puis en RFA. De 1952 à 1961, 2 245 000 réfugiés hommes et femmes en âge de travailler quittent la RDA. Cette saignée démographique privait l’industrie Est allemande de main-d’œuvre, mettant ainsi en péril l’économie de la RDA. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, l’URSS fait fermer la frontière entre les deux zones de Berlin et entreprend la construction d’un mur dans la nuit du 13 août 1961, à la frontière de Berlin-Est avec Berlin-Ouest. Ces fortifications sont rapidement remplacées par un mur de béton de 47 km de long et de 4 m de haut, ponctué par des miradors solidement armés, mur baptisé par les occidentaux, le mur de la honte. Cette frontière politique ne laisse que deux points de passage, bien gardés. Le mur de Berlin devient le symbole le plus marquant d’une Europe divisée par le rideau de fer évoqué par Churchill.

3) La crise de Cuba

De toutes les crises de la période de la guerre froide, celle de Cuba fut la plus grave qui donna au monde entier l’impression que la troisième guerre mondiale allait commencer.

Libéré de la domination Espagnole en 1898, Cuba devint indépendant en 1901 et accepta le protectorat des États-Unis d’Amérique. Les Américains soutenaient le régime dictatorial du président Cubain Fulgencio Batista. Ce dernier sera renversé en janvier 1959 par l’opposition armée conduite par Fidel Castro. Très rapidement, les rapports se dégradent entre Cuba et les Américains en raison de la politique de Fidel Castro.

En effet, à la tête de Cuba, Fidel Castro décide d’y instaurer un régime socialiste puis engage la nationalisation des entreprises sucrières et des réformes agraires en redistribuant des terres aux cubains. Les États-Unis qui estiment leurs intérêts menacés répliquent par une rupture diplomatique et un embargo économique sur le sucre Cubain, produit vital du pays, en janvier 1961. Fidel Castro cherche un appui à l’extérieur et se tourne vers l’URSS qui accepte d’acheter le sucre Cubain et d’aider le nouveau régime socialiste à se consolider. Les Américains considèrent l’appartenance de Cuba au bloc communiste comme une menace pour le continent sud-américain. Dès lors, ils chercheront à déstabiliser le régime de Fidel Castro.

En avril 1961, des mercenaires et des exilés de l’ancien régime soutenus par les États-Unis débarquent dans la BAIE DES COCHONS afin de renverser Fidel Castro. Mais l’opération fut un échec. Les Soviétiques, alliés de Cuba vont renforcer leur soutien au régime Castriste. Le 14 octobre 1962, le président Américain John F. KENNEDY fut informé, par le survol des avions U2 du territoire Cubain, d’un projet de construction de bases de lancement de missiles par les Soviétiques, à 100 km des côtes de Floride aux États-Unis. Le 22 octobre 1962, J. KENNEDY prononça devant le peuple Américain, un discours dans lequel il révéla l’existence de bases de missiles sur le sol Cubain. Il annonça aussi l’arrivée imminente de cargos porteurs de fusées à tête nucléaire susceptibles d’être pointées sur le territoire Américain. Il annonça par la même occasion une série de mesures qui consistaient en un blocus maritime autour de l’île de Cuba avec le renforcement du dispositif militaire des États-Unis. Il exigea aussi le retrait immédiat des fusées Soviétiques de Cuba et le retour des cargos de l’URSS sous peine de destruction atomique.

L’intervention de l’ONU et l’appel à KHROUCHTCHEV pour un dialogue direct sauveront la situation à quelques heures de l’expiration de l’ultimatum, puisque le 28 octobre 1962, ce dernier donna l’ordre à ses navires de faire demi-tour dans l’Atlantique et accepta de retirer ses missiles de Cuba à condition que les Américains prennent l’engagement de lever le blocus et de ne pas chercher à envahir Cuba. Ces conditions seront acceptées par John KENNEDY. Dès lors, la paix est sauvée mais les conséquences sont importantes : 

Si Fidel Castro dont le régime est préservé gagne en notoriété, le prestige international de l’URSS est atteint. En effet, la reculade de KHROUCHTCHEV va décevoir certains de ses alliés comme Cuba, la Chine, la Corée du nord et le Vietnam du nord qui voyaient à travers la concession de l’URSS une victoire du bloc capitaliste sur le bloc communiste. Cuba va tenter alors de se rapprocher de la Chine populaire.

Quant aux États-Unis, ils sortent prestigieux de cette crise pour avoir su user de leur puissance militaire pour imposer la paix. Mais la crise de Cuba qui a failli entraîner le monde dans une troisième guerre mondiale va pousser les deux grandes puissances, États-Unis et URSS à prendre conscience de la fragilité des leurs rapports et donc de la nécessité d’un dialogue direct. C’est ainsi qu’un téléphone rouge sera installé entre le Kremlin et la Maison Blanche pour renforcer le dialogue et éviter d’éventuels incidents. L’ère de la coexistence pacifique et de la coopération s’ouvre ainsi dans les Relations Internationales.

IV/ LA DÉTENTE

1) Les causes de la détente

a) De nouvelles mentalités

A partir des années 1960, des signes de détente ou de dégel apparaissent entre les deux grandes puissances. Le changement des hommes n’est pas étranger à ces nouveaux rapports. Nikita Khrouchtchev qui succède à Staline en 1953 va évoquer à partir de 1956 la notion de la coexistence pacifique des blocs.

Du coté des États-Unis, John Kennedy va s’ouvrir au dialogue avec l’est. Les deux superpuissances ne renonceront certes pas à leurs idéologies politiques mais chercheront à éviter les crises pouvant déboucher sur une apocalypse nucléaire.

 b) L’équilibre de la terreur

Il s’explique à deux niveaux : la perte du monopole atomique par les américains et les victoires soviétiques dans la course spatiale.

En effet, dès 1949, l’URSS dispose à l’instar des États-Unis de la bombe atomique. En 1952, les américains mettent au point la bombe H (à hydrogène). Deux ans plus tard, les soviétiques disposeront aussi de cette bombe.

En 1957, les soviétiques lancent les fusées Spoutnik, ce qui provoque un choc très important aux États-Unis puisque désormais leur territoire n’est plus un sanctuaire à l’abri des frappes soviétiques. La capacité de destruction mutuelle étant élevée entre les deux grandes puissances, l’équilibre de la terreur s’installe entre les deux camps d’où la volonté des leurs leaders de coopérer et d’éviter le plus possible les conflits armés. 

c) La contestation du leadership des deux grands

•         Le principe de la bipolarisation sera remis en cause avec la naissance du mouvement des non-alignés, à la conférence de Bandung (Indonésie) du 18 au 24 avril 1955. On compte dans ce mouvement des pays comme l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan la Turquie, l’Égypte… S’opposant à la logique des blocs et de la guerre froide, les non-alignés réclament l’interdiction des armes atomiques, prônent le désarmement, exigent la décolonisation des peuples sous tutelle coloniale mais surtout ils plaident en faveur d’une coexistence pacifique des nations.

•         Par ailleurs dans le bloc de l’Ouest, la France, en 1966 conteste ouvertement l’hégémonie américaine. De Gaulle fait retirer la France du commandement intégré de l’OTAN (en restant tout de même membre de cette organisation). La France exige le départ des troupes et bases américaines de son territoire. Elle critique également la suprématie du dollar dans l’économie mondiale, se dote d’armes nucléaires, se rapproche de l’URSS et reconnaît la Chine populaire.

•         Dans le bloc de l’Est, on assiste aussi à un schisme entre la chine et l’URSS en 1961. Pékin refuse la déstalinisation, accuse N. Khrouchtchev de révisionniste en critiquant sa politique de coexistence pacifique et en dénonçant l’attitude lâche de l’URSS dans la crise de Cuba. Des litiges frontaliers entre les deux pays et l’arrêt brutal de l’assistance nucléaire de l’URSS à la Chine vont davantage accentuer la rupture.

Toutes ces contestations des deux leaders vont largement justifier le rapprochement de ces deux grandes puissances.

 d) Les contraintes économiques et sociales

Le monde devenant de plus en plus interdépendant, la croissance des besoins socio-économiques de chaque pays exigent une ouverture de son marché sur l’extérieur. La vie en autarcie ne s’adapte plus au contexte international.

Aussi, le coût élevé de la course aux armements pousse chaque puissance à redéfinir et à réorienter sa politique économique vers la satisfaction des exigences sociales, sous la pression des revendications populaires de plus en plus fortes dans tous les pays.

2) Les manifestations de la détente

a) Le renforcement des relations diplomatiques et politiques

•         Au plan diplomatique, on note l’installation du téléphone Rouge entre le Kremlin et la Maison Blanche après la crise de Cuba. On enregistre aussi la multiplication des rencontres entre les dirigeants des deux blocs. En février 1972, Richard Nixon se rend en visite officielle à Pékin et en mai 1972, il effectue une visite officielle à Moscou. En juin 1973, Léonid Brejnev, premier secrétaire du parti communiste soviétique se rend à Washington.

•         Au niveau politique, il faut souligner la reconnaissance de la Chine populaire à l’ONU en 1971. La politique de l’est (Ostpolitik) initiée par le chancelier de la RFA Willy Brandt va aussi fortement contribuer à la décrispation des rapports entre les blocs est-ouest.

En effet, l’Ostpolitik se traduit par la normalisation des relations de la RFA avec les soviétiques et la Pologne (signature des traités de Moscou et de Varsovie en 1970). La RFA admet aussi la souveraineté de la RDA en 1972 et l’année suivante en 1973, les deux Allemagnes entrent à l’ONU.

Le point culminant de cette détente se manifestera à la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) à Helsinki (Finlande) en août 1975 où des accords sont signés entre 32 pays européens, les E-U, le Canada et l’URSS. Ils s’engagent tous à reconnaître et à respecter la souveraineté des États et les frontières définies depuis 1945. Ces accords prévoient aussi le renforcement des coopérations économiques et techniques mais surtout le respect des libertés et des droits de l’homme dans tous les pays

 b) Les accords militaires

Dans le domaine militaire, plusieurs accords et traités militaires seront signés entre les grandes puissances des blocs antagonistes. Nous pouvons citer entre autres :

·      Le 08 mai 1963, signature du traité de Moscou par les États-Unis, l’Union Soviétique et la Grande-Bretagne interdisant les essais nucléaires dans l’atmosphère à cause des retombées radioactives. La France et la Chine refusent de le signer.

·      En juillet 1968, signature du traité de non-prolifération des armes nucléaires par les trois grands et quarante autres pays.

·      26 mai 1972, signature des accords SALT 1 (Strategics Arms Limitation Talks) sur la limitation des armements offensifs stratégiques. Ils gèlent pour cinq ans le nombre de lanceurs d’engins nucléaires et sous-marins stratégiques des États-Unis et l’Union Soviétique.

·      Le 18 juin 1979 à Vienne (Autriche) les américains et les soviétiques signent les accords SALT 2 qui renforcent les termes de SALT 1, définissent un plafond précis de bombardiers et de lance-missiles tolérés, mais surtout la destruction du surnombre.

La détente se traduit enfin par la coopération économique et scientifique entre l’Est et l’Ouest.

c) La coopération économique et scientifique

•         Au plan économique :

Dans le cadre de la détente, on assiste à un renforcement des échanges commerciaux entre les deux blocs, preuve supplémentaire de la normalisation des rapports est-ouest. L’URSS devient importatrice du blé des E-U et de la technologie occidentale. En retour, les américains achètent le pétrole soviétique et accèdent aux vastes marchés des pays de l’Europe de l’est. La RFA devient le premier partenaire économique européen de l’URSS. En janvier 1982, la France et l’URSS signent un accord sur l’exploitation du gaz en Sibérie.

•         Au niveau scientifique :

En 1975, on assiste à une coopération dans le domaine spatial avec le vol Apollo-Soyouz.

 3) Les limites de la détente

a) La persistance des conflits périphériques : la deuxième guerre du Vietnam

Situé en Asie du sud-est, le Vietnam sera le théâtre expressif d’une longue et meurtrière guerre qui révélera les limites de la détente.

a_1) Les causes de la guerre

Les causes de la guerre du Vietnam remontent à la fin de la guerre d’Indochine (1946-1954) où la France va tenter de reconquérir ses colonies perdues d’Indochine (Laos, Cambodge, Vietnam) après la défaite japonaise à la deuxième guerre mondiale. A la bataille de Diên Biên Phu, les troupes françaises au Vietnam vont capituler le 7 mai 1954 et se replier vers le sud du pays. Aux accords de Genève en juillet 1954, l’indépendance du Vietnam est reconnue mais le pays est divisé en deux zones de regroupements militaires au niveau du 17e parallèle entre les forces armées françaises au sud et celles du Vietnam au nord.

Des élections générales pour la réunification du pays et la constitution d’un gouvernement national furent prévues pour 1956 mais très rapidement les deux parties du Vietnam sous l’influence des États-Unis et de l’URSS vont installer des gouvernements idéologiquement opposés.

•         Au nord, la République démocratique du Vietnam (RDVN) avec un régime communiste dirigé par Hô Chi Minh et soutenu par Moscou.

•         Au sud, la République du Vietnam (RVN), un régime nationaliste et anti-communiste proclamé par Ngô Dinh Diêm en octobre 1955 avec la caution des américains. Ces derniers, absents à la conférence de Genève refuseront de reconnaître la RDVN.

Aussi, à partir de 1960, se constitua au sud un mouvement dénommé Front National pour la Libération du Vietnam (FNL ou Viêt-Công). Le FNL s’opposera au régime de la RVN et affrontera par conséquent les États-Unis.

a_2) Les manifestation du conflit

L’implication farouche des États-Unis dans la guerre du Vietnam était en réalité motivée par la crainte de l’expansion du communisme en Asie du sud-est.

En effet, à partir de 1961, ils signent un traité d’aide économique et militaire avec le Vietnam du sud. Un Commandement militaire américain fut créé à Saïgon en février 1962, the US MAC (United States Military Assistance Command). Cette structure était chargée d’encadrer l’armée sud Vietnamienne. En novembre 1963, on comptait 16000 conseillers militaires américains au sud Vietnam.

A partir de 1965, les États-Unis lancent des raids aériens massifs sur le Vietnam du nord et sur les positions du FNL au sud. Plus d’un demi-million de tonnes de bombes seront déversées dans ces régions et l’armée américaine va même utiliser du Napalm (bombes incendiaires et toxiques) dans cette guerre.

De 185000 hommes en décembre 1965, les effectifs militaires américains seront portés à plus de 550000 jusqu’en 1969.

De leur côté, le Vietnam du nord et le FNL recevront de l’armement et de l’assistance technique et logistique de la part de l’URSS et de la Chine. Le ravitaillement de la guérilla Viêt-Công se fera par la piste Hô Chi Minh qui traverse le Laos et le Cambodge.

Malgré les bombardements massifs et le nombre croissant de leurs soldats, les américains et les sud-vietnamiens ne parviendront pas à vaincre les Viêt-Công et les forces nord Vietnamiennes.

L’offensive de TÊT (1er jour de l’an dans le calendrier traditionnel vietnamien à partir du 20 janvier) déclenchée par les forces communistes sur les principaux centres urbains du sud- Vietnam à partir de 1968 va précipiter les négociations entre les forces belligérantes.

Celles-ci s’ouvrent à Paris en 1968 entre le Vietnam du nord et les États-Unis. L’année suivante, le FNL sera associé à ces négociations qui aboutissent finalement à un accord de paix en janvier 1973. Les américains acceptent amèrement la vietnamisation du conflit et leurs troupes seront remplacées par les forces sud-vietnamiennes. Dépourvue d’aide, la résistance sud-vietnamienne s’effondre et le FNL s’empare de Saïgon le 30 avril 1975.

a_3) Les conséquences de la guerre du Vietnam

Le Vietnam fut officiellement réunifié en 1976 sous la direction du parti communiste et entra dans la zone d’influence soviétique. Hanoï devint la capitale et Saïgon fut rebaptisé Hô Chi Minh-ville.

Au plan humain le bilan de cette guerre fut effroyable : plus de 400000 sud Vietnamiens et 900000 Viêt-Công et nord Vietnamiens y ont péri. Côté américains, avec plus de 52000 victimes, cette guerre va profondément dégrader l’image du pays. Considérée comme la première défaite militaire de l’histoire des États-Unis, l’enlisement de la guerre et les exactions commises par l’armée américaine vont profondément choquer l’opinion publique. Aux États-Unis, de nombreux américains vont s’insurger contre cette guerre entraînant plusieurs manifestations dans les rues et les campus universitaires.

 b) Le difficile désarmement et la crise des euromissiles

Le désarmement entre les blocs Est et Ouest parait superficiel car certains pays refusent de signer les traités (la France et la Chine refusent de signer le traité de Moscou de 1963) et accélèrent leurs recherches nucléaires à des fins militaires. Les accords SALT 2 signés en 1979 sur la limitation des lance-missiles et de bombardiers stratégiques ainsi que la destruction de tous les lance-missiles en surnombre n’entreront jamais en vigueur.

Si les accords SALT limitent la prolifération des armements nucléaires intercontinentaux, ils ne prévoient cependant rien pour les armements nucléaires de portée intermédiaire. Dès lors, la course aux armements entre les deux superpuissances se concentre sur ce type d’armements. En 1977, l’URSS déploie en Europe centrale des missiles SS20, de portée intermédiaire. En représailles, les États-Unis et l’OTAN déploient en Europe occidentale des missiles Cruise et Pershing II, ouvrant ainsi la crise des euromissiles en début des années 1980.

En mai 1983, Reagan lance l’IDS (Initiative de Défense Stratégique), plus connue sous le nom de « Guerre des étoiles » qui va davantage renforcer la crispation des rapports Est-Ouest dans le contexte de la détente.

V/ L’UNIPOLARISATION DU MONDE

1) Les causes de la désagrégation de l’URSS

a) Les pressions internes et externes

•         Économie soviétique exsangue (qui a perdu de sa force, de sa vitalité). Les dépenses militaires énormes dues à la course aux armements et les programmes spatiaux impressionnants ont amplifié les crises sociales et plongé les populations soviétiques dans des conditions de vie misérables.

•         Dissensions politiques au sein du parti communiste soviétique entre les conservateurs favorables à une politique radicale et austère à l’égard de l’ouest et les rénovateurs, partisans de l’ouverture et de la coopération avec l’ouest.

•         Violences interethniques dans les nationalités soviétiques. La révolution islamique en Iran de 1979 va inspirer l’éveil du nationalisme islamique dans certaines républiques soviétiques.

•         Affaiblissement de l’Urss par la guerre d’Afghanistan (1979-1988).

•         Les accords SALT et START libèrent les pays satellites de l’URSS de la crainte nucléaire et accentuent leur aspiration à une plus grande autonomie vis-à-vis de l’URSS.

C’est dans ce contexte que Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en URSS en 1985. Au XXVIIe congrès du PCUS en février 1986, il énonce des reformes sans précédent sur la vie sociopolitique et économique de l’Urss. et engage des reformes avec sa politique de Perestroïka (restructuration) et de Glasnost (transparence)

 b) Les reformes de Mikhaïl Gorbatchev

Deux grandes réformes aux conséquences décisives sur l’avenir de l’Union Soviétiques seront engagées par Mikhaïl Gorbatchev.

► La Perestroïka (restructuration) a pour objectif de :

•         Transformer le système de direction de l’Union Soviétique fortement centralisé, lourd et lent en un système beaucoup plus décentralisé et efficace.

•         Permettre la modernisation économique du pays et le développement de la libre entreprise.

•         Accorder une plus grande autonomie de gestion aux entreprises d’État

•         Encourager la création des sociétés mixtes avec l’étranger

•         Libéraliser le commerce extérieur et renforcer la coopération avec l’Occident

► La Glasnost (transparence) : alors que la Perestroïka se concentre sur la restructuration économique de l’URSS, la Glasnost :

•         Supprime les entraves à la liberté d’expression et au débat public.

•         Accorde aux médias la liberté d’exprimer des opinions contraires

•         Facilite la libération de plusieurs centaines de dissidents soviétiques (dont le physicien Andreï Sakharov en déc. 1986)

•         Autorise la réhabilitation des victimes de procès staliniens (en février 1988)

•         Permet l’organisation d’élections dans les organes du pouvoir soviétique (Gorbatchev met fin au parti unique en 1988 et se fait élire Président de l’Urss en 1990).

Aussi, les reformes de M. Gorbatchev vont accélérer le processus de dislocation de l’Union soviétique. En effet, s’appuyant sur la Glasnost, l’opinion publique soviétique, libérée de l’opacité médiatique et de l’oppression politique exige la mise en œuvre rapide des mesures de la Perestroïka qui tardent à se concrétiser, accentuant ainsi les crises et revendications sociales. S’appuyant également sur les reformes de Gorbatchev, les démocraties populaires rejettent le modèle de gouvernement communiste tandis que les nationalités soviétiques réclament leur indépendance.

2) La dislocation de l’URSS et ses conséquences

a) L’effondrement du rideau de fer et la dislocation de l’Union Soviétique

Ces changements opérés par Gorbatchev vont provoquer l’effondrement du «rideau de fer ». En effet, La Pologne, en Europe de l’Est ouvre la vague de démocratisation des démocraties populaires. La Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Hongrie et la République démocratique allemande rejettent le communisme et cessent d’être, les unes après les autres, des démocraties populaires. Le 09 novembre 1989, le mur de Berlin est démantelé et la réunification de la RDA et de la RFA est faite en octobre 1990. Le Bloc de l’Est s’est définitivement effondré.

Sous la pression des mouvements indépendantistes, les États baltes annoncent la prééminence de leurs lois sur les lois fédérales et finissent par proclamer leur indépendance. Toutes les républiques soviétiques proclament successivement leur indépendance. Le 25 déc. 1991, Mikhaïl Gorbatchev démissionne de la présidence de l’URSS, sonnant ainsi l’effondrement de l’Union Soviétique qui s’est disloquée en 15 républiques :

Estonie – Lettonie – Lituanie – Russie – Biélorussie – Moldavie – Géorgie – Ukraine – Arménie – Azerbaïdjan – Kazakhstan – Kirghizstan – Ouzbékistan – Tadjikistan – Turkménistan.

A l’exception des trois premiers États baltes, les douze autres vont former la Communauté des États Indépendants (CEI). L’URSS, épuisée par la guerre froide, la course aux armements et les programmes spatiaux exorbitants, la guerre d’Afghanistan et les crises sociopolitiques internes finit ainsi par s’effondrer pour disparaître en tant que modèle idéologique conquérant.

Dépossédé de son empire, le nouvel État russe se trouve diminué : il perd 25% de sa superficie (passant de 22 à 17 millions de km2) et 16% de sa population.

b) Les conséquences de l’effondrement de l’URSS

La dislocation de l’URSS et la disparition du bloc communiste auront de nombreuses conséquences sur la scène internationale :

•         La fin de la bipolarisation du monde et de la guerre froide.

•         Le Pacte de Varsovie puis le CAEM sont dissouts en 1991.

•         Une nouvelle ère s’ouvre dans les relations internationales : l’Unipolarisation du monde. La chute de l’URSS consacre du coup la prédominance des États-Unis dans le monde. Ils restent désormais la seule superpuissance et jouent le rôle de « gendarme du monde »

•      Les pays sortis de l’Union Soviétique et du bloc communiste vont progressivement intégrer les organisations occidentales militaires comme l’OTAN et économiques comme l’Union Européenne

CONCLUSION

Les Relations Internationales de 1947 à 1991 seront marquées par la division du monde en deux blocs idéologiquement antagonistes. Des crises et conflits plus ou moins tragiques mais aussi des périodes de décrispation et de collaboration vont émailler les rapports Est-Ouest. L’épuisement de l’URSS à l’échelle nationale et internationale ainsi que sa dislocation en 1991 consacrent désormais les États-Unis comme puissance dominante de la scène internationale.

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