Gestion des conflits

« Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix… »       Acte constitutif de l’UNESCO, 1945

Ce contenu a été tiré du Manuel de référence de la CEDEAO sur la culture de la paix, les droits humains, la citoyenneté, la démocratie et l’intégration régionale

Définition de Conflit :

Le conflit est un désaccord sur une question qui peut entraîner des problèmes émotionnels, psychologiques ou physiques. C’est une opposition, une contradiction, un désaccord au sujet : des idées, opinions, points de vue, croyances, intérêts, appartenances ethniques, tribales, raciales et besoins des individus. Il nous est impossible de l’éviter car il est inhérent à la vie humaine et il existe dans toutes les structures sociales :

– famille,

– gouvernements,

– institutions,

– organisations,

– etc.

Les types de Conflits

On distingue plusieurs types de conflits :

Les conflits armés dont :

– le conflit armé international (inter-Etat) est un conflit opposant deux ou plusieurs pays.

– le conflit armé non international (intra-Etat) est un conflit opposant les forces armées d’un pays à des groupes armés ou opposant des groupes armés entre eux.

Les conflits relationnels :

Le conflit relationnel ou (conflit interpersonnel) est un fort désaccord entre deux personnes (du fait d’une mauvaise perception de l’autre, de stéréotypes, de la faiblesse de communication, etc.).

Il peut arriver, également, que l’on soit en conflit avec soi-même (conflit intra personnel).

Causes/Facteurs/

Sources des conflits

Les conflits ont généralement pour cause :

– les stéréotypes (physiques, spirituels, mentaux, sociaux, ethniques/tribaux, etc.).

– l’exclusion et la discrimination (préjugés, racisme, agressivité, intolérance, marginalisation, discrimination de genre, sexisme, préjugés raciaux, xénophobie intolérance religieuse, fanatisme, partialité, inégalité, injustice, intolérance…) ;

– les caractères individuels inadaptés (malhonnêteté, égoïsme, suspicion, gourmandise, envie, jalousie, cupidité, rancune, manque de confiance, soif de pouvoir, crainte, peur, agressivité, violence…) ;

– les désaccords d’opinion (mésentente, frustrations …) ;

– le déficit de communication (idée préconçue/fausse, malentendu/manque de compréhension …) ;

– la mal gouvernance et le déficit démocratique (corruption institutionnalisée, impunité, Etat de non-droit, pauvreté, lutte pour des opportunités économiques …)

– Déliquescence de l’Etat

– Délinquance nationale et transnationale avec la porosité des frontières et le développement de l’économie de guerre.

Natures des conflits

– Conflits politiques

– Conflits sociaux

– Conflits culturels

– Conflits économiques

– Conflits religieux

– Conflits ethniques/tribaux/raciaux

Les méthodes de prévention des conflits

Elles comprennent, mais sans s’y limiter :

– Des missions d’information

– La négociation,

– La médiation,

– La conciliation

– La création de canaux de dialogue entre les groupes rivaux,

– Un déploiement préventif

– Des mesures de confiance.

Les modes de gestion de conflit

On peut distinguer :

– la force/autorité (le combat) : le point de vue d’une partie est imposé à l’autre. C’est la logique de la loi du plus fort : je gagne/tu perds : le problème n’est pour autant pas résolu.

– l’adjudication : elle se réfère au système légal fonctionnant en société. Le juge décide – l’un gagne/l’autre perd – sur la base du droit ;

– l’arbitrage : c’est lorsque les deux parties choisissent une personne étrangère pour traiter l’affaire et conviennent de se conformer à la décision prise. C’est le choix de la personne étrangère qui prédomine ;

– la négociation : c’est lorsque les deux parties s’accordent elles-mêmes sur leurs différences. Elle favorise la logique du « je gagne, tu gagnes » ;

– la médiation : c’est une négociation facilitée dans laquelle les parties ont convenu de résoudre le conflit de manière permanente de façon à prendre elles-mêmes toutes les décisions nécessaires. Le médiateur se contente de guider le processus. Elle privilégie la logique du « gagnant – gagnant ». Il est parfois appelé aussi ‘‘facilitateur’’ ;

– la réconciliation : c’est lorsqu’il existe une solution durable au problème. C’est lorsque la vraie paix commence à croître ;

– la résolution : c’est une tentative mutuelle de résoudre le problème de telle sorte que les relations soient modifiées de manière constructive. Cela ne signifie pas que la phase émotionnelle est dépassée ;

– la transformation : c’est la forme la plus élevée de participation conjointe. Les deux parties prennent une décision consciente de construire de nouvelles et meilleures relations.

La négociation, la médiation, la réconciliation, la résolution et la transformation s’avèrent être les modes de gestion les plus avantageuses pour les parties en conflits.

« Ensemble, bâtissons la Communauté des peuples »